Treizième jour
Salle du conseil, Upper Fort Garry
Mardi 8 février 1870
Midi — La séance reprend.
Le
Président, en ouvrant la séance, dit — Heureusement, bien heureusement, lorsque nous nous sommes
séparés la dernière fois, c'était dans des circonstances qui nous laissaient entrevoir
la résolution paisible de toutes les difficultés et les perturbations que nous avions
entrepris d'examiner et j'espère qu'en poursuivant fermement dans la direction dans
laquelle vous vous êtes engagés, vous arriverez bientôt à des conclusions définitives
et satisfaisantes.
M. Fraser — La première question à examiner est de savoir si nous allons envoyer des délégués
au Canada, et combien, et puis aussi —
M. Scott — Il me semble que nous devrions d'abord voir si la Convention a le pouvoir d'envoyer
des délégués.
M. Riel — Nous en sommes arrivés à un point — ou tout près — où nous devons réfléchir à la
nature de cette Convention. Malgré nos différences d'opinion, nous nous sommes jusqu'à
maintenant comportés de façon amicale. Mais nous sommes encore un groupe mal défini,
ce qui n'est pas une bonne chose. À présent, il est nécessaire que nous prenions une
position plus adaptée. Nous devons acquérir une existence plus ferme avant de poursuivre
plus avant. Il est certain que nous pouvons améliorer notre situation en nous rapprochant
davantage les uns des autres. Il est aussi indiscutable que nous devrions être liés
par l'amitié et l'intérêt personnel. L'union fait la force. Ensemble, nous pouvons
nous faire entendre par le Canada, qui va nous accorder nos droits; nous ne pouvons
pas le faire autrement (acclamations). Il ne faut pas non plus oublier qu'il règne
dans l'esprit des gens un sentiment d'insécurité, que nous ne pourrons combattre avec
succès qu'en étant unis. Ce sentiment d'insécurité – dois-je même le dire? – n'est
pas une bonne chose; et encore moins lorsque nous avons le pouvoir de l'apaiser. Voici
un grand rassemblement de représentants — des hommes capables, honnêtes et bons, choisis
par les leurs, des hommes dont on a besoin dans une période de crise comme celle-ci.
Nous avons ici les éléments qui permettent aux habitants d'attendre quelque chose
de positif. Pourquoi ne pas les façonner de manière à ce que nous puissions agir avec
efficacité et travailler de façon plus satisfaisante? Nous devons reconnaître que
peut-être, en poussant trop loin les opinions, nous pouvons finir par annuler le travail
que nous avons fait. Nous avons œuvré soigneusement et sagement et nous pensons donc
avoir fait du bon travail. Ne le gâchons pas en poussant nos opinions particulières
trop loin. Pour ma part, je trouve que le travail de ces quatre derniers mois est
bon et, pour être cohérent, je me sens obligé d'œuvrer jusqu'au bout dans l'intérêt
du peuple. Pourtant, il ne faut pas que les membres de la Convention s'imaginent,
même pour une minute, que nous avons l'intention de renier ou de ne pas reconnaître
les autres parce que nous voulons maintenir ce que nous avons accompli. Si les choses
avaient été poussées à l'extrême, il est très probable qu'il se serait produit quelque
chose de désastreux avant aujourd'hui. Mais, derrière ces efforts sérieux pour obtenir
des droits pour le peuple, il y avait un esprit de modération et d'amitié. Il est
évident, donc, qu'un de ces jours nous devrons former un Gouvernement afin de veiller
à la sécurité des personnes et des biens, et d'établir un sentiment de sécurité dans
l'esprit des gens, en faisant disparaître le sentiment d'appréhension qui ne devrait
pas continuer d'exister, même pour un moment. Combien de fois avons-nous, de notre
côté, exprimé des craintes quant à la sécurité de nos biens ou de nos personnes. Nous
sommes en devoir de mettre fin à cela et en plus d'être un devoir, ce sera à notre
gloire (acclamations). Et en ce qui concerne le passé, on ne pourra jamais dire qu'une
ligne de conduite qui a sauvé le pays mérite d'être méprisée. Son résultat montre
que c'est une ligne de conduite bonne et méritoire. Si les membres de cette Convention
se séparent sans être convenus d'une entente, nous laissons les choses dans un état
pire que jamais. Nous laissons une brèche ouverte, dans laquelle tous nos gens pourraient
sombrer, et les vagues furieuses de l'inondation qui pourrait emporter la Colonie
nous donneraient des raisons de regretter de ne pas avoir adopté une ligne de conduite
plus sage lorsque nous le pouvions. Des rumeurs sombres, mystérieuses et dangereuses
circulent tout le temps. J'ai entendu des rumeurs selon lesquelles des hommes armés
se réunissent dans la Colonie d'en bas. Je ne le crois pas, mais toutes ces rumeurs
ont tendance à être malfaisantes. Ces rumeurs et contre-rumeurs nuisent à notre prospérité
et nous devrions faire ce que nous pouvons pour y mettre fin (acclamations). Que les
membres de la Convention prennent une décision au sujet de la délégation à envoyer
au Canada, s'ils le souhaitent, mais après cela, nous devrions prendre les mesures
dont j'ai parlé pour faire régner l'ordre.
À ce moment – une heure de l'après-midi – la séance est suspendue pendant une heure
et demie pour le dîner.
Trois heures de l'après-midi — Le
Président déclare que la question à examiner a été soulevée par M. Riel à l'occasion de son
discours du matin, dans lequel il a abordé d'une façon très adaptée plusieurs points
importants.
M. Ross — J'ai une proposition à faire, en ce qui concerne la délégation à envoyer au Canada.
Nous avons été invités par les Commissaires à envoyer des délégués au Canada et ils
nous ont promis que ces délégués seraient reçus de la façon la plus cordiale par le
Gouvernement canadien. Étant donné cet état de choses et puisqu'il s'agit d'une chose
souhaitable et qui sera à l'avantage des habitants de ce pays, je propose que nous
envoyions des Commissaires. Cette proposition est l'une des meilleures que l'on puisse
choisir à l'heure actuelle pour le pays. À Ottawa, on aura besoin de renseignements
sur les souhaits et les besoins des gens d'ici, et il est impossible d'obtenir cette
information par l'intermédiaire de livres ou autrement que par des rapports écrits
ou par l'intermédiaire de délégués. Étant donné que nous avons rédigé une Déclaration
des droits et que celle-ci doit être présentée au Parlement, il est d'une importance
extrême que nos délégués soient présents là-bas pour donner tous les renseignements
nécessaires et fournir des détails qu'il ne serait pas possible d'obtenir par un autre
moyen (acclamations). Notre situation est particulière dans un sens particulier et,
sans la présence d'une telle délégation, les législateurs d'Ottawa ne seraient peut-être
pas à même de comprendre ou d'estimer le mérite ou le poids de tous les points présentés
dans la liste (bravos).
Mais je suis certain qu'en ayant des délégués là-bas, des hommes qui sont au courant
des discussions qui ont eu lieu et connaissent la situation du pays et l'état d'esprit
du peuple, je suis certain donc qu'ils pourraient donner des renseignements tels qu'ils
nous permettent d'obtenir les droits mentionnés dans la Déclaration et plus encore,
si nécessaire (acclamations). M. Scott a demandé si les membres de cette Convention
avaient le pouvoir d'envoyer des délégués. L'opinion de M. Scott est très valable
car il a un point de vue intelligent sur les choses, et je ne crois pas qu'il pense
que nous n'avons pas le pouvoir de faire cela. Pour ma part, je n'en doute aucunement
et je ne doute pas non plus de l'utilité de la chose. Imaginons un homme comme M.
Riel au siège du Gouvernement, un homme très au courant des sentiments de son peuple.
Un autre homme pourrait-il exprimer aussi bien leurs points de vue et leurs sentiments?
Un tel homme serait d'un avantage extrême pour ces fins. Je vous demande donc de me
permettre de proposer – étant donné que les Commissaires du Canada ont invité des
délégués de ce pays à se rendre au Canada pour rencontrer le Gouvernement canadien
et parler des affaires de ce pays et leur ont promis une réception cordiale – que
nous acceptions cette invitation et que nous prévenions les Commissaires de cela.
M. Riel — Il revient au membres de la Convention d'accepter ou de refuser l'invitation des
Commissaires et de leur faire savoir leur réponse. Pour ma part, je n'ai pas l'ambition
d'aller au Canada en tant que représentant de ce pays. Mon pays m'a confié une charge
ici et je n'ai pas l'intention de la quitter pour une autre charge, tant que mon pays
me retient ici. Je ne vais pas descendre au niveau de délégué tant que mon pays choisit
de me garder dans mon poste actuel. Une fois que nous aurons accepté ou rejeté la
proposition des Commissaires, j'aimerais que nous examinions la question de Gouvernement.
À mon avis, nous devons tout d'abord être unis. Un vrai Gouvernement existe déjà.
Si nous nous y joignons, nous établissons un Gouvernement pour tout le pays. Il est
sans doute bon que je répète que, dans tout ce que nous avons fait, nous n'avons jamais
eu l'intention d'interférer abusivement dans les affaires de nos amis de langue anglaise
(bravos). Tous nos efforts [ont été déployés?] pour le bien du pays tout entier, et
pour ce que nous avons fait, nous n'avons pas cherché à être reconnus. Nous avons
poursuivi le bien public de bonne foi et sans préjugé. Ce que nous avons fait par
le passé, nous en sommes totalement responsables. Nous sommes prêts à vous relever
de toute responsabilité en ce qui concerne nos actions, même par écrit.
La motion de
M. Ross, appuyée par
M. Riel, est alors mise aux voix et adoptée, et on demande à MM. Tait et Laronce qu'ils fassent
part de la résolution aux trois Commissaires.
M. Riel — La question de l'établissement d'un Gouvernement se pose maintenant justement à
nous, et d'après les sentiments qui semblent être ceux des délégués anglais, je pense
qu'ils sont conscients de l'importance de la question et de la nécessité de l'examiner.
M. Ross — Je tiens à déclarer que je suis convaincu que nous devrions traiter cette question
dans un esprit de franchise et d'amitié. Le ton et le sens du discours prononcé par
M. Riel ce matin, l'esprit dont il était imprégné et l'objectif qu'il visait étaient
de nature à entraîner notre approbation. Nous ne pouvons plus éviter cette question
(acclamations). La situation présente dans cette Colonie n'est pas satisfaisante;
nous le sentons et, puisque nous sommes ici réunis pour prendre les meilleures dispositions
possibles pour le bien-être futur du pays, nous devons nous pencher sur cette question
de Gouvernement. Je considère qu'il est de notre devoir, avant de nous séparer, de
jeter les fondations d'un Gouvernement qui nous permettra de travailler pour une cause
commune : le bien du pays tout entier (acclamations). Le fait est que nous n'avons
pas le choix en la matière. Nous devons rétablir l'ordre, la paix et la tranquillité
dans la Colonie. Pour ce qui est des détails, c'est autre chose, et je suis sûr que
nous les examinerons calmement et d'après leur mérite. Je sais que nous pouvons le
faire et, de plus, qu'il est de notre devoir de le faire (acclamations).
M. Sutherland — La grande question, dans mon esprit, est celle du chef du Gouvernement. Une fois
cette question réglée, tout le reste est aisé en comparaison.
M. O'Donoghue — Il ne faut pas oublier que les Français ont agi non pas dans l'intérêt d'un seul
groupe, mais dans celui du pays entier. J'ai eu l'honneur de prendre une part négligeable
au Gouvernement du pays au cours des quatre derniers mois et ai ainsi acquis une connaissance
assez approfondie de l'état d'esprit des gens. Le Gouvernement provisoire a été établi
le 24 novembre et proclamé le 8 décembre. Certains, je le sais, craignaient son établissement
et, dans de telles circonstances, ce sentiment n'était pas anormal. Mais le temps,
je le crois, effacera tous ces sentiments et montrera que nous travaillions dans l'intérêt
du pays. Et si, au moment-même, nous n'avons pas été aidé par tous, les conséquences
positives de nos actes seront saluées avec plus de gratitude après. Le Gouvernement
provisoire qui a été établi a été reconnu par le monde entier. L'ordre a été préservé,
et les personnes et les biens ont été protégés par lui. Pour ce qui est de l'influence
de ce Gouvernement, elle était parfaite là où elle s'exerçait. Comme l'a dit M. Ross,
il est nécessaire d'établir une forme plus générale de Gouvernement. Pour ma part,
je crois qu'il est uniquement nécessaire de nous allier au Gouvernement qui existe
déjà. Je trouve qu'il n'est pas généreux de la part de ceux qui ne se sont pas joints
au Gouvernement de suggérer qu'on le dissolve pour en créer un nouveau. J'espère que
personne ne souhaite faire cela. Ce Gouvernement provisoire devrait rester en fonction
jusqu'à ce que les droits des habitants aient été garantis. Après, il pourra être
remplacé par une Gouvernement créé conformément à la Constitution, selon le résultat
des négociations avec le Canada. Pour ma part, je reconnais le Gouvernement provisoire,
je reconnais son chef et, jusqu'à ce que son peuple dise le contraire, il devrait
garder ses fonctions.
M. Ross — Je suggère un moyen plus simple et plus satisfaisant pour tirer une conclusion
à ce sujet : nous pouvons confier cette question au comité formé précédemment par
la Convention, avec pour mandat de discuter en profondeur de cette question et de
faire un rapport demain matin. En attendant, la séance peut être levée.
M. O'Donoghue — Je ne suis pas d'accord avec cette idée. Je ne pense pas que ceci relève d'un comité.
Il semble régner dans cette affaire un manque de gratitude et de générosité envers
un homme dont, s'il n'était pas présent, je parlerais davantage. Des personnes qui
n'ont absolument rien fait pour réaliser ce triomphe politique sans pareil veulent
maintenant déposer le chef du mouvement, un homme qui a forcé le Canada à reconnaître
que nous sommes un peuple et non un troupeau de bisons. Ces personnes sont mal placées
pour se manifester maintenant et, avec ingratitude, tenter de renverser le chef du
mouvement en disant qu'il est inapte à remplir les fonctions de Gouverneur du pays.
M. Sutherland — Je tiens à dire que nous n'avons pas participé à ce à quoi vous faites allusion
parce que nous n'étions pas au clair sur la question. Nombre de nos gens disent aujourd'hui
qu'ils ne considéraient pas que ces démarches étaient nécessaires. Nous nous attendions
de toute manière à obtenir la plus grande partie des droits de la liste établie. La
commission accordée à M. Macdougall inclut, dans les grandes lignes, votre Déclaration
des droits. En conséquence, nous ne considérions pas nécessaire de participer aux
démarches précédentes. Mais à présent, nous sommes dans une position différente et
nous sommes prêts à former un Gouvernement, par bonne volonté et désir d'harmonie.
Nous sommes prêts à aller aussi loin que nous le pouvons avec nos amis d'en face et
à former un Gouvernement. L'autre chose, c'est que nos gens considéraient qu'en participant
au Gouvernement provisoire, nous leur imposerions trop de responsabilités et nous
renoncerions dans une certaine mesure à notre loyauté. Nous sommes tous sujets britanniques
et nos gens se demandaient s'il serait juste et adapté pour nous de nous joindre à
un Gouvernement provisoire si nous n'avions pas le pouvoir officiel de le faire, et
où obtenir ce pouvoir?
M. O'Donoghue — En réponse à M. Sutherland, je dirai que mes remarques ne s'appliquaient pas à
la Convention. L'autorité du représentant du Canada n'est certes pas une autorité
officielle, loin de là. Lorsque cette fausse proclamation a été émise par Macdougall,
on a dit que tout était bien et que tout était légal. Était-ce vrai? Le Gouvernement
provisoire n'a-t-il pas une autorité plus authentique pour agir? Et en ce qui concerne
la crainte des Anglais de renoncer à une part de leur loyauté s'ils participaient
au Gouvernement, je ne vois pas comment ils pouvaient avoir cette crainte. Si nous
maintenons notre loyauté de sujets britanniques, nous devons avoir les droits des
sujets britanniques et nous ne les avons jamais eus. Et pourtant, nous continuons
à entendre des gens nous rebattre les oreilles de leur loyauté de sujets britanniques.
M. Riel, faisant allusion aux sentiments de M. O'Donoghue à son sujet personnel dit — J'ai
travaillé auparavant pour le bien du pays et ce sera l'objectif qui me guidera à l'avenir
(acclamations). En ce qui concerne la gratitude ou l'ingratitude de l'un ou l'autre,
tout ce que je puis dire, c'est que je ferai de mon mieux pour mériter les remerciements
de tous et que je resterai à mon poste aussi longtemps que les gens veulent m'y voir
(acclamations).
M. Fraser — Je ne veux pas diminuer le respect dû à quiconque, mais je dois dire que les bienfaits
que nous devons tirer du mouvement des trois ou quatre derniers mois restent à voir.
S'il en découle des bonnes choses, je suis certain que la Colonie entière se fera
un plaisir d'honorer et de louer ceux qui ont tant risqué pour réaliser ces choses
positives.
M. O'Donoghue — Si les Anglais sont sincères — s'ils désirent une union — il existe un Gouvernement
provisoire; le moment est venu de le reconnaître et de former une seule entité pour
gouverner la Terre de Rupert et le Nord-Ouest.
M. Riel — Le Gouvernement provisoire est un fait. Pourquoi ne pas le reconnaître? En réalité,
vous l'avez pratiquement reconnu de par vos actes à l'occasion de cette Convention.
Il a accompli certaines choses positives. Aidez-le à en faire davantage. M. Macdougall
a émis une proclamation le 1 décembre. Lorsque j'ai exprimé des doutes sur l'authenticité
de ce document, certains d'entre vous ne vouliez même pas admettre la contestation.
Du début à la fin, toute cette affaire s'est révélée sans fondement et la faute en
est à M. Macdougall et au Gouvernement canadien. Pour ma part, je crois que l'on peut
libérer M. Macdougall de ses fautes, quelles qu'elles soient, et rejeter le blâme
sur le Gouvernement canadien. Mais supposons que la vraie proclamation de la Reine
ait été émise, comme prévu, que serait devenue la Compagnie de la Baie d'Hudson légalement?
Elle serait à l'écart, coincée quelque part dans la plaine près de la bouverie (rires).
À ce stade, il y a une pause, tandis que deux membres de la Convention, MM. Sutherland
et Fraser, « questionnent » le Gouverneur Mactavish. À leur retour, à la demande des
délégués, ils font un bref rapport sur ce qui s'est passé.
M. Sutherland dit — Afin de dissiper mes propres doutes, je suis allé avec M. Fraser voir le Gouverneur
Mactavish, et je lui ai demandé son opinion sur l'éventualité de former un Gouvernement
provisoire. Il a répondu : « Pour l'amour de Dieu, formez un Gouvernement provisoire
et rétablissez la paix et l'ordre dans la Colonie » (acclamations).
M. Fraser — L'autre question que nous lui avons posée est celle-ci : « Déléguerez-vous vos
pouvoirs de Gouverneur à un autre? » Il a répondu : « Je ne déléguerai mes pouvoirs
à personne. »
M. Riel — J'aimerais demander à M. Fraser si M. Mactavish a déclaré qu'il était le Gouverneur.
M. Riel, (en hâte) — Heureusement qu'il ne l'a pas fait, car j'aurais alors formé un conseil
de guerre avec des membres de cette Convention et nous aurions vu les conséquences.
À sept heures du soir, la séance est levée jusqu'au lendemain.