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L'Assemblée Législative d'Assiniboia, 26 Avril 1870, Débats de la Confédération au Manitoba avec Canada.

Assemblée Législative d'Assiniboia

Deuxième session

Chambre de l'Assemblée, Upper Fort Garry

Mardi, 26 avril 1870

[...]
L'honorable M. Bunn dit — [...] Pour ce qui est de cette invitation du Président demandant l'expression des points de vue tenus dans toute paroisse relativement aux questions publiques, j'ai quelques observations à faire sur la concession de terres de quatre milles proposée. J'ai entendu dire que les Indiens dans mon voisinage sont mécontents de cette concession de terres projetée, et parlent de présenter certaines réclamations qui, je pense, contrecarreront grandement l'objet que nous envisageons et devraient nous faire hésiter avant d'aller plus loin dans cette affaire. Les Indiens ont l'idée que nous allons porter atteinte à leurs droits spéciaux d'Indiens et que, sans éteindre leur titre, nous allons nous approprier leurs terres. C'est ce qu'ils pensent de la conversion du privilège des foins de deux milles en propriété absolue. Mais, à part cela, ils ont déclaré leur intention de ne pas se défaire de toutes leurs terres. Il y a une certaine portion du pays pour laquelle, on m'a dit, ils ne concluront aucun traité. On m'a décrit cette section comme commençant à la Réserve indienne, trois ou quatre milles en bas du Fort en pierre, et s'étendant vers l'ouest jusqu'à l'endroit où une ligne allant droit vers l'ouest atteindrait le lac Manitobah, de là jusqu'à la Petite Saskatchewan, le long de cette rivière jusqu'au lac Winnipeg, traversant le lac jusqu'à la rive est, le long de cette ligne jusqu'à la rivière White Mud et de là jusqu'au point de départ (bravos). La portion de ce territoire qui nous touche particulièrement est celle où certains de nos gens se sont établis. Peut-être que M. Sinclair de St. Peters pourrait nous renseigner sur le sujet. Les Indiens affirment qu'ils ne concluront pas de traité pour ces terres, mais je pense qu'ils l'ont fait. Je pense que cette question du privilège des foins et d'atteinte aux droits indiens en est une sur laquelle nous devrions faire preuve de beaucoup de prudence. Quand nous traiterons plus particulièrement du privilège des foins, j'en aurai davantage à dire sur le sujet.
L'honorable M. Sinclair (St. Peter's) — Pour ce qui est de cette affaire du privilège des foins, il y a peu de doute pour nous; parce que la Colonie indienne, ainsi communément appelée, a toujours été considérée comme une Réserve indienne. Il y a un Chef de cette réserve. Il y a, je crois, de nombreux Indiens chrétiens, plus particulièrement les Moskégons, qui sont favorables à ce que ce privilège des foins soit transformé en propriété. Mais il y en a plus qui s'y opposent, et leur influence a plus de poids. Leur cri est, ne bougeons pas. Laissez la Colonie indienne comme elle a été (bravos).
L'honorable M. Bunn — Je pensais que vous sauriez quelque chose du campement d'Indiens qui n'appartient pas habituellement à la Colonie indienne, mais qui est là maintenant.
L'honorable M. Sinclair— Il y a des Indiens là qui appartiennent à la Colonie d'en haut, et leurs points de vue sont semblables à celui de la majorité des Indiens d'en bas.
Après quelque débat,
Le Président dit — Ce que nous venons d'entendre sur ce sujet nous admoneste d'être prudents. Pendant la dernière session, j'ai eu l'honneur de m'adresser à cette Chambre sur le sujet que nous venons d'évoquer, et bien qu'un compte rendu des travaux ait été publié, je n'ai pas vu les propos dont je parle. Je recommande donc que cette question soit traitée sagement, prudemment; et je dis encore que si elle est portée devant la Chambre comme elle devrait l'être, nous pourrions encore surmonter la difficulté (bravos). Cette question du privilège des foins est devant nous — elle nous touchera partout — parce qu'elle touche un des plus vitaux intérêts de ce pays, la question des terres (acclamations).
L'honorable M. Bunn — À moins que cette question ne soit réglée de façon satisfaisante, je crois que la paix publique risque fortement d'être menacée. C'est la seule question qui risque d'avoir un effet préjudiciable sur la paix publique, à mon avis.
Le Président — Si nous devons avoir une guerre des foins maintenant, il est préférable que ce soit là plutôt que n'importe où ailleurs (rires).
Après un autre débat,
L'honorable M. Hay — Mettant cette question de côté, je propose un vote de remerciement au Comité des Lois. La longueur de leur rapport montre qu'ils n'ont pas chômé. Comme ils ne l'ont pas terminé, je suggère qu'on leur laisse autant de temps qu'ils puissent demander, dans une mesure raisonnable, pour terminer leurs labeurs.
L'honorable M. Olone appuie la motion, qui est adoptée, étant entendu que le Comité continuera son travail pendant la présente session, et qu'entre-temps la Chambre se penchera sur la partie du rapport déjà présentée.
À six heures et demie P.M., la Chambre s'ajourne jusqu'à onze heures le lendemain avant-midi, sur motion de l'honorable M. Bunn.

Source:

Manitoba. Débats de l'Assemblée législative d'Assiniboia. Édité par Norma Jean Hall. 2010. Numérisé par la Province du Manitoba.

Credits:

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Selection of input documents and completion of metadata: Gordon Lyall.

Personnes participantes: