Décret du conseil établissant la
commission chargée de conclure le traité No 8 C.P. 2749
(Traduction)
Dans son rapport du 30 novembre 1898 faisant référence à son
rapport antérieur du 18 juin de la même année, utilisé pour rédiger
le procès-verbal de la réunion du conseil approuvé le 27 du même
mois et autorisant la nomination des commissaires chargés de
négocier un traité avec les Indiens du territoire situé au nord de
la région déjà cédée (indiquée en rose sur la carte ci-jointe), le
surintendant général des Affaires indiennes signale que dans le
premier en date de ces deux rapports, le commissaire de la Police à
cheval du Nord-Ouest avait souligné l'opportunité de prendre des
mesures pour signer un traité avec les Indiens habitant la région
par où doit passer la route projetée entre Edmonton et la rivière
Pelly, que ces Indiens et les Castors de la rivière de la Paix et
du fleuve Nelson ainsi que les Sicamas et les Nihames avaient
tendance à se montrer turbulents et risquaient pour cette raison de
causer des difficultés à des groupes isolés de mineurs ou de
traiteurs pouvant être considérés par eux comme violant leurs
droits acquis, que la situation avait été rendue encore plus
difficile par la présence de nombreux voyageurs venus dans la
région pour s'y installer, en divers endroits, entre le Petit lac
des Esclaves et la rivière de la Paix.
Le Ministre ajoute que le commissaire de la Police à cheval du
Nord-Ouest et le commissaire des Indiens conviennent tous deux de
l'opportunité de conclure un traité avec ces Indiens, et qu'il est
lui-même convaincu de la nécessité de prendre une telle mesure le
plus tôt possible, dans l'intérêt du public; on a donc recommandé
la nomination de commissaires investis de tous les pouvoirs
nécessaires pour négocier un traité. Un décret du conseil faisant
état des faits susmentionnés a d'ailleurs été adopté et nous
prenons actuellement les mesures préliminaires qui s'imposent.
Le Ministre signale également à cet égard que la partie du
territoire marquée d'un «A» sur le plan ci-joint est située dans
les limites de la province de la Colombie-Britannique et que, par
le passé, aucun traité analogue à ceux conclus avec les Indiens du
Nord-Ouest n'a été signé avec aucun groupe d'Indiens habitant à
l'ouest des montagnes. Une entente conclue en 1876 avec le
gouvernement de la Colombie-Britannique stipulait que cette
province devait créer une commission chargée de mettre de côté les
terres nécessaires à la création de réserves pour les Indiens dans
diverses parties de la province. En vertu d'une modification
apportée par la suite à cette entente, un commissaire nommé par le
gouvernement du Dominion était chargé de mettre ces terres de côté,
sous réserve de l'approbation du commissaire des Terres et des
Travaux publics de la province.
Comme les Indiens habitant à l'ouest des montagnes sont assez
différents de ceux établis sur le versant est, nous avons pu
obtenir des résultats satisfaisants avec l'un et l'autre groupe en
utilisant des méthodes différentes. Nul doute, cependant, que si la
ligne de démarcation entre ces deux groupes avait été artificielle
plutôt que naturelle, ces façons diverses de procéder auraient
présenté un grand danger et auraient pu causer beaucoup de
difficultés tant au Dominion qu'aux gouvernements provinciaux
intéressés.
Le Ministre soutient qu'il ne serait ni de bonne politique ni
même possible d'exclure du traité les Indiens habitant le
territoire situé entre les hauteurs et la limite est de la
Colombie-Britannique, étant donné qu'ils ignoraient tout de la
limite artificielle établie et que, en raison de leur alliance avec
les Indiens de l'Athabasca, ils chercheraient de toute évidence à
obtenir les mêmes avantages que les Indiens habitant dans ce
district.
Malgré la règle énoncée par le Comité judiciaire du Conseil
Privé voulant que la province bénéficiant de la cession de droits
indiens en assume la charge. Le Ministre, après avoir examiné
soigneusement la question, ne juge pas opportun de demander à la
province de la Colombie-Britannique de verser quelque montant que
ce soit relativement au traité proposé.
D'après les renseignements dont dispose le Ministère des
Affaires indiennes, nous ne sommes pas encore certains, à l'heure
actuelle, de la nécessité de mettre de côté des terres pour la
constitution d'une ou de plusieurs réserves à l'intention des
Indiens habitant la partie de la Colombie-Britannique qui sera
touchée par le traité proposé; cependant, si les commissaires
jugent cette mesure nécessaire, le Ministre considère que les
terres en question peuvent légitimement être mises de côté aux
termes de l'entente de 1876 déjà mentionnée.
Comme la province de la Colombie-Britannique et le Dominion ont
tout intérêt à ouvrir au développement les territoires visés et à
protéger la vie et les biens des personnes susceptibles de s'y
établir en prenant des dispositions pour prévenir tout ressentiment
chez les Indiens et les amener à accepter de façon pacifique les
changements qui surviennent, le Ministre proposerait d'informer le
gouvernement de la Colombie-Britannique de notre intention de
négocier le traité proposé; de plus, comme il est essentiel
d'investir les commissaires de tous les pouvoirs dont ils ont
besoin pour donner aux Indiens les garanties jugées nécessaires
relativement à la mise de côté des terres devant permettre la
création de réserves, le Ministre recommande également au
gouvernement de la Colombie-Britannique d'accepter officiellement
les mesures prises à cet égard par le gouvernement de Votre
Excellence et de l'informer officiellement qu'il consent à
confirmer l'établissement des réserves que notre gouvernement
jugera nécessaire de mettre de côté dans la partie de la province
déjà décrite.
Le Ministre recommande en outre de transmettre au lieutenant
gouverneur de la Colombie-Britannique, à l'intention de son
gouvernement, une copie certifiée du présent procès-verbal, s'il
est approuvé, et de la carte ci-jointe.
Le Comité soumet les présentes à l'approbation de Votre
Excellence.
(signé) R.W. SCOTT.
Rapport des commissaires sur le
traité No 8
Winnipeg, Manitoba, 22 septembre 1899.
A l'honorable Clifford Sifton,
Surintendant général des Affaires
indiennes,
Ottawa.
MONSIEUR, – Nous avons l'honneur de vous transmettre sous ce pli
le traité que, en vertu de la Commission qui nous a été donnée le
5me jour d'avril dernier, nous avons fait avec les indiens du
district provisoire d'Athabaska et des environs, ainsi que décrits
dans le traité et indiqués sur la carte ci-jointe.
La date fixée pour rencontrer les indiens au Petit lac de
l'Esclave était le 8 juin 1899. Cependant, à cause du temps
défavorable et du manque de canotiers nous ne sommes arrivés à cet
endroit que le 19. Heureusement, un des commissaire[s] – M. Ross –
qui avait pris la route de terre entre Edmonton et le lac, était
présent lors de la première réunion des indiens. Il a donc pu
neutraliser les conséquences de ce retard, et hâter les travaux de
la commission en donnant des explications préliminaires sur son
objet.
Nous rencontrâmes les indiens le 20, et le 21 le traité était
signé.
Comme les discussions aux différents endroits étaient à peu près
les mêmes, nous nous bornerons à les signaler d'une manière
générale. Il y eu une absence remarquable de l'ancien style
oratoire indien. Il n'y a eu de discours réguliers que chez les
Cris des Bois, et encore furent-ils courts. Les indiens Castors
sont taciturnes. Les Chipewyans se confinent à poser des questions
et à les discuter brièvement. Ils paraissent plus portés à
contre-interroger qu'à faire des discours, et le chef au Fort
Chipewyan a fait preuve d'une vive intelligence et de beaucoup de
sens pratique en présentant les prétentions de sa bande. Ils
voulaient tous des conditions aussi libérales, sinon plus
libérales, que celles accordées aux indiens des plaines.
Quelques-uns espéraient que le gouvernement les nourriraient après
la signature du traité, et tous ont demandé de l'aide dans les
temps de détresse, et que le gouvernement se chargeât du soin des
vieillards, des indigents qui ne peuvent plus faire la chasse au
fusil et au piège, et se trouvent en conséquence souvent dans la
détresse. Ils demandèrent qu'on leur fournît des médicaments. A
Vermillon, Chipewyan et au Débarcadère de Smith, ils demandèrent
avec instances les services d'un médecin. Ils exprimèrent partout
la crainte que la signature du traité ne fut suivie d'une
restriction des privilèges de chasse et de pêche, et plusieurs
étaient convaincus que le traité conduisait à la taxation et au
service militaire obligatoire. Ils paraissaient désirer obtenir les
avantages de l'éducation pour leurs enfants, mais ils stipulèrent
que dans les écoles on n'interviendrait pas dans leurs croyances
religieuses.
Nous leur fîmes comprendre que le gouvernement ne pouvait
entreprendre de faire vivre les indiens dans l'oisiveté, qu'ils
auraient après le traité les mêmes moyens qu'auparavant de gagner
leur vie, et qu'on espérait que les indiens s'en serviraient. Nous
leur dîmes que le gouvernement était toujours prêt à accorder des
secours dans les cas d'indigence réelle, et que dans les saisons de
détresse ils recevraient, même sans aucune stipulation spéciale
dans le traité, l'aide qu'on donne ordinairement pour empêcher la
famine parmi les indiens dans n'importe quelle partie du Canada; et
nous déclarâmes que l'attention du gouvernement serait attirée sur
le besoin de prendre quelque disposition spéciale pour aider les
vieillards et les indigents qui sont incapables de travailler et
qui comptent sur la charité pour vivre.
Nous fîmes la promesse que des médicaments seraient déposés chez
des personnes choisis par le gouvernement à différents endroits, et
qu'ils seraient distribués gratuitement aux indiens qui pourraient
en avoir besoin. Nous expliquâmes qu'il serait pratiquement
impossible pour le gouvernement de fournir des soins de médecins
réguliers aux indiens si dispersés sur une si vaste étendue de
territoire. Nous leur assurâmes, cependant, que le gouvernement
serait toujours prêt à saisir toute occasion de fournir des soins
de médecins, juste comme il stipulait que le médecin attaché à la
Commission soignerait gratuitement tous les indiens qui auraient
besoin de ses services, lorsqu'il passerait à travers le pays.
Notre principale difficulté à surmonter était la crainte qu'on
restreindrait leurs privilèges de chasse et de pêche.
La disposition du traité en vertu de laquelle des munitions et
de la ficelle devaient être fournies contribua beaucoup à appaiser
[sic] les craintes des indiens, car ils admirent qu'il ne serait
pas raisonnable de leur fournir des moyens de chasser et de pêcher
si l'on devrait faire une loi qui restreindrait tellement la chasse
et la pêche qu'il serait presque impossible de gagner sa vie en s'y
livrant. Mais en sus de cette disposition nous avons dû leur
affirmer solennellement qu'on ne ferait sur la chasse et la pêche
que des lois qui seraient dans l'intérêt des indiens et qu'on
trouverait nécessaire pour protéger le poisson et les animaux à
fourrure, et qu'ils seraient aussi libres de chasser et de pêcher
après le traité qu'ils le seraient s'ils n'avaient jamais fait de
traité.
Nous les assurâmes que le traité ne mènerait à aucune
intervention forcée dans leur manière de vivre, qu'il n'ouvrait
aucune voie pour l'imposition de taxes, et qu'ils n'avaient pas à
craindre le service militaire obligatoire. Nous leur montrâmes que,
soit que le traité fut fait ou non, ils étaient soumis à la loi,
obligés de lui obéir, et passibles de châtiments pour toute
infraction de la loi. Nous leur fîmes remarquer que la loi était
faite pour la protection de tout le monde, et que tous les
habitants du pays doivent la respecter, sans distinction de couleur
ou d'origine; et que, exigeant d'eux de vivre en paix avec les
blancs qui venaient dans le pays, et de ne les molester ni dans
leur personne, ni dans leurs biens, elle exigeait de leur part
d'agir à l'égard des blancs, comme ces derniers sont obligés de le
faire à l'égard des indiens.
Quant à l'éducation, on assura aux indiens qu'il n'y avait
aucune nécessité de faire aucune stipulation spéciale, parce qu'il
était de la politique du gouvernement de pourvoir dans toutes les
parties du pays, autant que les circonstances le permettent, à
l'éducation des enfants indiens, et que la loi, qui est aussi forte
qu'un traité, pourvoyait à la non-intervention dans la religion des
indiens, dans les écoles maintenues ou aidées par le gouvernement.
Nous devrions ajouter que le chef des Chipewyans de Fort-Chipewyan
demanda que le gouvernement entreprit la construction d'un chemin
de fer dans le pays, parce qu'alors le coût des marchandises dont
avaient besoin les indiens serait diminué, et la prospérité du pays
augmentée. On lui répondit que les commissaires n'avaient aucune
autorité à faite aucune promesse dans ce sens, mais qu'ils feraient
connaître son désir au gouvernement.
Lorsque nous discutâmes entre nous, après la première entrevue
avec les indiens au Petit lac de l'Esclave, nous arrivâmes à la
conclusion qu'il voudrait mieux faire un traité couvrant tout le
territoire cédé, et recueillir les adhésions des indiens que nous
rencontrerions aux autres endroits, plutôt que de faire plusieurs
traités séparés. Le traité fut donc rédigé de manière à fournir
trois moyens de venir en aide aux indiens, afin de nous conformer
aux conditions du pays et répondre aux besoins des indiens dans les
différentes parties du territoire.
A part l'annuité, qu'on a trouvé nécessaire de fixer aux
chiffres du traité six, qui couvre le territoire adjacent, le
traité stipule que l'aide sous forme de graines, d'instruments
d'agriculture et de bétail sera donnée à ceux des indiens qui
pourront se livrer à la culture de la terre, sous forme de bétail
et de faucheuses à ceux qui voudront se livrer à l'élevage, et que
des munitions et de la ficelle seront données à ceux qui
continueront de faire la chasse et la pêche. L'aide en agriculture
et en élevage ne sera donnée que lorsque les indiens se livreront
réellement à ces occupations, et il n'est pas probable que d'ici à
plusieurs années on soit appelé à faire aucune dépense considérable
sous ces chefs. Les seuls indiens du territoire cédé qui se
livreront probablement à l'élevage sont ceux qui habitent autour du
Petit lac de l'Esclave et le long de la rivière de la Paix, où il y
a une bonne étendue de pays propre à l'élevage; et bien qu'il y ait
des étendus de terres arables dans ces parties du pays, il n'est
pas probable que les indiens, tant qu'existeront les conditions
présentes, se livreront à d'autre culture que celle des racines sur
une petite échelle, comme on le fait maintenant jusqu'à un certaint
point. La principale demande sera celle de munitions et de ficelle,
parce que la grande majorité des indiens continueront à ce livrer à
la chasse et à la pêche pour vivre. Il ne paraît pas probable que
les conditions du pays de l'un ou de l'autre côté des rivières
Athabaska et de l'Esclave, ou dans les environs du lac Athabaska,
changent tellement qu'elles affectent la chasse au fusil ou au
piège, et l'on peut dire avec assurance que tant que les animaux à
fourrure dureront, la grande masse des indiens continuera à chasser
et à tendre des pièges.
On donna aux indiens le choix de prendre des réserves ou des
terres en particulier. Comme l'étendue du pays couverte par le
traité rendait impossible de définir des réserves ou des
propriétés, et comme les indiens n'étaient pas prêts à faire un
choix, nous nous contentâmes d'entreprendre de mettre à part à
l'avenir les réserves et les propriétés, et les indiens furent
satisfaits de la promesse que cela se ferait lorsqu'ils le
demanderaient. Il n'y a aucune nécessité immédiate de faire un
tracé général des réserves ou de faire une répartition des
terres.
Il sera bien assez tôt de le faire lorsque l'avancement de la
colonisation rendra nécessaire l'arpentage des terres. De fait les
indiens s'opposaient en général à être placés sur les réserves. Il
eût été impossible de faire un traité si nous ne leur avions pas
assuré que nous n'avions aucune intention de les confiner dans des
réserves.
Nous avons dû leur expliquer que la disposition relative aux
réserves et à la répartition des terres était faite pour les
protéger et pour leur assurer à perpétuité une portion raisonnable
de la terre cédée, dans le cas où la colonisation avancerait.
Après avoir fait le traité au Petit lac de l'Esclave, il fut
décidé que pour compencer le retard déjà mentionné, il serait
nécessaire que la commission se divisât. M. Ross et M. McKenna
partirent donc pour le fort Saint-Jean, le 22 juin. La date fixée
pour rencontrer les indiens était le 21. Lorsqu'on décida de se
diviser, un messager spécial fut expédié au fort avec un message
aux indiens leur expliquant le retard, les avertissant que les
commissaires étaient en route pour les rencontrer, et leur
demandant d'attendre au fort. Malheureusement les indiens s'étaient
dispersés et étaient partis pour leurs terrains de chasse avant
l'arrivée du messager et des semaines avant la date originairement
fixée pour la rencontre, et lorsque les commissaires furent rendus
à quelques milles de Saint-Jean, le messager les rencontra et leur
remit une lettre du facteur de la Compagnie de la Baie-d'Hudson à
cet endroit leur annonçant que les indiens, après avoir consommé
toutes leurs provisions, étaient partis le 1er juin en quatre
bandes différentes en autant de directions différentes pour leur
chasse régulière, qu'il n'y avait pas un homme à Saint-Jean qui
connut le pays et put porter un mot de la venue des commissaires,
et que même s'il y avait eu un homme, il aurait fallu trois
semaines ou un mois pour ramener les indiens. Naturellement, il n'y
avait rien autre à faire que de retourner.
Il faut dire, cependant, que ce qui est arrivé n'était pas tout
à fait imprévu. Nous doutions fort d'arriver à St. John à temps
pour rencontrer les indiens, mais comme on les disait assez agités
et mal disposés à cause du passage des mineurs à travers leur pays,
on a cru qu'il serait bon de leur montrer que les commissaires
étaient prêts à se rendre dans leur pays et qu'ils avaient fait
tout ce qu'ils avaient pu pour tenir l'engagement fait par le
gouvernement.
A leur retour de St. John les commissaires rencontrèrent les
indiens Castor de Dunvegan, le 21 juin, et reçurent leur adhésion
au traité. Ils se rendirent ensuite à Fort-Chipewyan et au
Débarcadère de Smith, sur la rivière de l'Esclave, et reçurent
l'adhésion des Cris et des Chipewyans à ces endroits les 13 et 17
respectivement.
Dans l'intervalle, M. Laird rencontra les Cris et les Castors au
débarcadère de la Rivière de la Paix et à Vermillon, et obtint leur
adhésion sur les 1er et 8ème jours de juillet
respectivement. Il se rendit ensuite au Fond du Lac, sur le lac
Athabaska, et y obtint l'adhésion des Chipewyans les 25 et 27
juillet.
Après avoir traité avec les indiens à Smith, M. Ross et M.
McKenna jugèrent nécessaire de se séparer pour être certains de
rencontrer les indiens la date fixée. M. McKenna se rendit en
conséquence à Fort-McMurray, où il obtint l'adhésion des
Chippewyans et des Cris, le 4 août, et M. Ross se rendit à
Wabiscow, où il obtint l'adhésion des Cris le 14 août.
Les indiens avec lesquels nous avons fait un traité diffèrent
sous bien des rapports des indiens des territoires organisés. Ils
ne se mettent ni peinture sur la figure ni plumes, et ne
s'enveloppent jamais dans des couvertures. Ils s'habillent de la
manière ordinaire, et un grand nombre d'entre eux étaient bien
vêtus. En été ils vivent sous des tentes, et un bon nombre avaient
des maisons en troncs d'arbres dans lesquels ils passent l'hiver.
La langue des Cris est le langage principal du commerce, et
quelques-uns des Castors et des Chipewyans le parlent à part leur
propre langue. A de rares exceptions, tous les indiens que nous
avons rencontrés professaient la religion chrétienne et donnaient
des preuves du travail que les missionnnaires ont fait parmi eux
depuis des années. Quelques-uns d'entre eux ont profité pour leurs
enfants des avantages qu'offrent les pensionnats établis dans
différentes missions. Aucune des tribus ne paraît avoir une
organisation bien définie. Ils se tiennent réunis surtout par les
liens du langage. Les chefs et les conseillers sont simplement les
chasseurs et les trappeurs les plus habiles. Ce ne sont pas des
faiseurs de loi et des chefs dans le sens des chefs et des
conseillers des plaines et de l'ancien Canada. Les tribus n'ont
aucun trait caractéristique très distinct, et autant que nous avons
pu l'apprendre aucune tradition importante. Les Cris des Bois
forment une branche des Cris du Sud. Les Castors ont une certaine
ressemblance avec les indiens à l'ouest des Mongagnes. Les
Chipewyans sont physiquement la race supérieure. En apparence les
Castors ont souffert le plus des scrofules et de la phthisie, et
l'on trouve plus ou moins de signes de ces maladies dans toutes les
tribus.
Bien que par leurs manières et leur habillement les indiens du
nord soient beaucoup plus avancés en civilisation que ne l'étaient
les autres indiens lorsque l'on a fait des traités avec eux, ils
ont autant besoin de la protection qu'offre la loi aux aborigènes
qu'en ont besoin n'importe quels autres indiens du pays, et sont
aussi dignes des soins paternels du gouvernement.
Il faut dire aussi que la chasse dans le nord diffère de la
chasse telle qu'elle se faisait dans les plaines, en ce que les
indiens chassent dans un pays boisé, et au lieu de se déplacer en
bandes, ils chassent individuellement ou par groupes de
famille.
Notre voyage d'un point à un autre a été si rapide que nous ne
pouvons donner du pays cédé aucune description qui vaille la peine.
Mais nous pouvons dire que dans les environs du Petit lac de
l'Esclave il y a des étendues de pays qui paraissent très propres à
l'élevage et à la culture mixte; que sur les deux côtés de la
rivière de la Paix, il y a de vastes prairies et des parties bien
boisées; qu'à Vermillon, sur la rivière de la Paix, deux colons on
fait avec succès de la culture mixte sur un assez grand pied depuis
plusieurs années, et que l'apparence des champs en culture à la
mission à cet endroit en juillet indiquait que les céréales et les
racines étaient aussi avancées que dans aucune partie des
territoires organisés. Le pays le long de la rivière Athabaska est
bien boisé, et sur des milles de longueur les rives sont saturées
de goudron. Mais autant qu'on peut en juger par le peu que nous
avons vu de la région du lac Athabasca et de la rivière de
l'Esclave, sa richesse, à part le développement possible de mines,
consiste exclusivement dans ses pêcheries et ses fourrures.
En allant de la Traverse de la Rivière de la Paix à Saint-Jean,
nous avons passé sur la route que l'on est à construire sous la
surveillance du gouvernement territorial avec les deniers fournis
par le parlement. Nous l'avons trouvé bien localisée. La chaussée
et les ponts sont d'une nature permanente, et cette route sera
certainement un important facteur dans le développement du
pays.
Nous désirons exprimer notre haute appréciation des services
précieux et cordiaux rendus par l'inspecteur Sayder et le corps de
gendarmerie sous ses ordres, et en même temps rendre témoignage de
la manière efficace dont les membres de notre personnel ont rempli
leurs différentes fonctions. Les indiens ont grandement apprécié la
présence d'un médecin, et le Dr West, le médecin de la Commission,
a été très zélé en soignant le très grand nombre d'indiens qui ont
demandé ses services. Nous ajouterons que le très rév. Père
Lacombe, qui était attaché à la Commission nous a aidé avec zèle à
traiter avec les Cris.
Le nombre réel d'indiens payés a été comme suit:
7 |
Chefs à
$32 00........................................................... |
224 00 |
23 |
conseillers à
$22 00...................................................... |
506 00 |
2,187 |
indiens à
$12 00.......................................................... |
26,244 00 |
|
|
$26,974 00 |
Ci-annexés se trouvent un état détaillé des indiens avec
lesquels nous avons traité et un relevé de l'argent payé.
Relevé des sauvages ayant reçu une
annuité et une gratification dans le traité No 8, en
1899
Relevé des indiens ayant reçu une annuité et une
gratification dans le traité no 8, en
1899
|
Chefs |
Conseillers |
Autres sauvages |
Argent payé à chaque bande |
Total payé en argent. |
|
|
|
|
$ c. |
$ c. |
POSTE DE LA RIVIÈRE-ROUGE, RIVIÈRE DE LA PAIX. |
Cris payés comme partie de la bande – Bande de Cris à Vermillion – |
Indiens |
|
|
66 |
792 00 |
792 00 |
FORT-CHIPEWYAN |
Bande des Chipewyans – |
Chef |
1 |
|
|
32 00 |
|
Conseillers |
|
2 |
|
44 00 |
|
Autres indiens |
|
|
407 00 |
4,884 00 |
4,960 00 |
Bande des Cris– |
Chef |
1 |
|
|
32 00 |
|
Conseillers |
|
2 |
|
44 00 |
|
Autres indiens |
|
|
183 00 |
2,196 00 |
2,272 00 |
DÉBARCADÈRE DE SMITH. |
Bande de Chipewyans– |
Chef |
1 |
|
|
32 00 |
|
Conseillers |
|
2 |
|
44 00 |
|
Autres indiens |
|
|
280 |
3,360 00 |
3,436 00 |
FOND-DU-LAC. |
Bande de Chipewyans– |
Chef |
1 |
|
|
32 00 |
|
Conseillers |
|
2 |
|
44 00 |
|
Autres indiens |
|
|
376 |
4,512 00 |
4,588 00 |
FORT McMURRAY. |
Cris et bandes de Chipewyans– |
Conseillers |
|
2 |
|
44 00 |
|
Autres indiens |
|
|
130 |
1,560 00 |
1,604 00 |
WABISCOW. |
Bande de Cris– |
Chef |
1 |
|
|
32 00 |
|
Conseillers |
|
4 |
|
88 00 |
|
Autres indiens |
|
|
191 |
2, 292 00 |
2,412 00 |
Total |
7 |
23 |
2,187 |
|
26,974 00 |
RÉCAPITULATION.
Le nombre réel d'indiens payés a été comme suit: |
|
7 chefs à $32 00..................... |
224 00 |
23 conseillers à $22 00................... |
506 00 |
2,187 indiens à $12.............. |
26,224 00 |
2,217.................Total.................. |
$26,974 00 |
Traité No 8. [Note 3]
Winnipeg, Man.,
22 septembre 1899
ARTICLES D'UN TRAITÉ fait et conclu aux différentes dates y
mentionnées, dans l'année de Notre-Seigneur mil huit cent
quatre-vingt dix-neuf, entre Sa Très Gracieuse Majesté la Reine de
la Grande-Bretagne et d'Irlande, par ses commissaires l'honorable
David Laird, de Winnipeg, Manitoba, Commissaire des Indiens de la
dite province et des Territoires du Nord-Ouest, James Andrew Joseph
McKenna, d'Ottawa, Ontario, écuyer, et l'honorable James Hamilton
Ross, de Régina, dans les Territoires du Nord-Ouest, d'une part; et
les indiens Cris, Castors, Chipewyans et autres, habitant les
territoires compris dans les limites ci-après définies et décrites,
par leurs chefs et conseillers soussignés, d'autre part: –
CONSIDÉRANT que les indiens habitant le pays ci-après décrit se
sont conformément à un avis donné par l'honorable Surintendant
général des Affaires indiennes en l'année 1898, réunis en
conférence pour rencontrer une commission représentant le
gouvernement de Sa Majesté pour le Dominion du Canada, à certains
endroits dans les dits territoires dans cette présente année 1899,
pour délibérer sur certaines affaires qu'intéressent Sa Très
Gracieuse Majesté, d'une part, et les dits indiens, d'autre
part;
Et considérant que les dits indiens ont été notifiés et informés
par les dits commissaires de Sa Majesté que c'est le désir de Sa
Majesté d'ouvrir à la colonisation, à l'immigration, au commerce,
aux opérations minières et forestières et à telles autres fins que
Sa Majesté pourra trouver convenables, une étendue de pays, bornée
et décrite, tel que ci-après mentionné, et d'obtenir à cet égard le
consentement de ses sujets indiens habitant le dit pays, et de
faire un Traité et de s'arranger avec eux de manière que la paix et
la bonne harmonie puissent exister entre eux et les autres sujets
de Sa Majesté, et qu'ils puissent connaître et savoir avec
certitude quels octrois ils peuvent espérer et recevoir de la
générosité et de la bienveillance de Sa Majesté;
Et considérant que les indiens de la dite étendue du pays se
sont dûment réunis en conseil aux différents endroits ci-après
nommés, et qu'étant requis par les Commissaires de Sa Majesté de
présenter leurs chefs, sous-chefs ou conseillers, qui seraient
autorisés en leur nom, à conduire ces négotiations et à signer un
traité d'après elles, et à devenir responsables envers Sa Majesté
du fidèle accomplissement de la part de ces bandes des obligations
qu'elles contracteront, les dits indiens ont en conséquence nommé à
cette fin les divers chefs et conseillers qui y ont apposé leur
nom;
Et considérant que les dits Commissaires ont procédé à négocier
un traité avec les Cris, les Castors, les Chipewyans et les autres
indiens habitant le district ci-après défini et décrit, et que ce
traité a été finalement accepté et conclu par les bandes
respectives aux dates ci-dessous mentionnées, les dits indiens par
le présent CÈDENT, ABANDONNENT, REMETTENT ET RENDENT au
gouvernement de la Puissance du Canada pour Sa Majesté la Reine et
ses successeurs à toujours, tous droits, titres et privilèges
quelconques qu'ils peuvent avoir aux terres comprises dans les
limites suivantes, savoir:
Commençant à la source de la branche principale de la rivière du
Daim-Rouge dans l'Alberta, de là franc ouest jusqu'à la chaîne
centrale des montagnes Rocheuses, puis vers le nord-ouest le long
de la dite chaîne jusqu'au point où elle coupe le 60e parallèle de
latitude nord, puis vers l'est en suivant le dit parallèle jusqu'au
point où il coupe la rivière au Foin, puis dans une direction
nord-est de la dite rive vers le nord-est (et y compris tels droits
sur les îles du dit lac, que les indiens mentionnés au traité
peuvent posséder), et ensuite vers l'est et le nord-est le long des
rives sud de la baie de Christie et de la baie de McLeod jusqu'au
vieux fort Reliance, près de l'embouchure de la rivière Lockhart,
puis vers le sud-est en ligne droite jusqu'à et y compris le lac
Noir, puis vers le sud-ouest en remontant le cours d'eau à partir
du lac des Cris, puis, y compris le dit lac, vers le sud-ouest le
long de la hauteur des terres entre les rivières Athabaska et
Churchill jusqu'à l'endroit où elle coupe la limite nord du traité
no 6, et le long de la dite limite vers l'est, le nord
et le sud-ouest jusqu'au point de départ.
Et aussi tous leurs droits, titres et privilèges quelconques à
toutes autres terres situées dans les Territoires du Nord-Ouest, la
Colombie-Britannique ou dans toute autre partie du Canada.
Pour, Sa Majesté la Reine et ses successeurs, avoir et posséder
le dit pays à toujours.
Et Sa Majesté la Reine convient par les présentes avec les dits
indiens qu'ils auront le droit de se livrer à leurs occupations
ordinaires de la chasse au fusil, de la chasse au piège et de la
pêche dans l'étendue de pays cédée telle que ci-dessus décrite,
subordonnées à tels règlements qui pourront être faits de temps à
autre par le gouvernement du pays agissant au nom de Sa Majesté et
sauf et excepté tels terrains qui de temps à autre pourront être
requis ou pris pour des fins d'établissements, de mine, de commerce
de bois, ou autres objets.
Et Sa Majesté la Reine par les présentes convient et s'oblige de
mettre à part des réserves pour les bandes qui en désireront,
pourvu que ces réserves n'excèdent pas en tout un mille carré pour
chaque famille de cinq personnes pour tel nombre de familles qui
désireront habiter sur des réseves, ou dans la même proportion pour
des familles plus ou moins nombreuses ou petites; et pour les
familles ou les indiens particuliers qui préféreront vivre
séparément des réserves des bandes, Sa Majesté s'engage de fournir
une terre en particulier de 160 acres à chaque indien, la terre
devant être cédée avec une restriction quant à l'inaliénation sans
le consentement du Gouverneur général du Canada en conseil, le
choix de ces réserves et terres en particulier devant se faire de
la manière suivante, savoir: le Surintendant général des Affaires
indiennes devra députer et envoyer une personne compétente pour
déterminer et assigner ces réserves et terres après s'être consulté
avec les indiens intéressés quant à la localité que l'on pourra
trouver convenable et disponible pour le choix.
Pourvu, néanmoins, que Sa Majesté se réserve le droit de régler
avec tous les colons établis dans les limites de toute terre
réservée pour une bande de la manière qu'elle trouvera convenable,
et aussi que les dites réserves de terre ou tout droit sur ces
terres pourront être vendus et adjugés par le gouvernement de Sa
Majesté pour le bénéfice et avantage des dits indiens qui y auront
droit, après qu'on aura au préalable obtenu leur consentement.
Il est de plus convenu entre Sa Majesté et ses dits sujets
indiens que telles parties des réserves et des terres ci-dessus
indiquées qui pourront de temps à autre être requises pour des
travaux publics, des édifices, des chemins de fer, ou des routes de
quelque nature que ce soit, pourront être prises dans ce but par le
gouvernement de Sa Majesté du Dominion du Canada, et il sera
accordé une indemnité convenable en compensation des améliorations
qui y auront été faites, et un équivalent en terre, en argent ou
autre considération pour l'étendue de la réserve ainsi
appropriée.
Et en considération du plaisir causé à Sa Majesté par la bonne
conduite de ses indiens, et en compensation de toutes les
réclamations antérieures. Elle s'engage, par ses commissaires, de
faire à chaque chef un présent de trente-deux dollars en argent, à
chaque conseiller un présent de vingt-deux dollars, et à chaque
autre indien, de tout âge, des familles représentées à l'époque et
au lieu des paiements, un présent de douze dollars.
Sa Majesté convient aussi que l'an prochain et toutes les années
subséquentes pour toujours, elle fera payer aux dits indiens, en
argent, à des endroits et des dates convenables, dont avis leur
sera donné, vingt-cinq dollars à chaque chef, à chaque conseiller,
ne devant pas dépasser quatre pour chaque grande bande et deux pour
une petite bande, quinze dollars, et à chaque autre indien de tout
âge, cinq dollars, ces montants, à moins de raisons particulières,
devront être payés au chef de famille pour tous ceux qui en font
partie.
DE PLUS, Sa Majesté convient que chaque chef, après avoir signé
le traité, recevra une médaille en argent et un drapeau convenable,
et l'année prochaine, et chaque troisième année subséquente, chaque
chef et conseiller recevra un habillement complet convenable.
EN OUTRE Sa Majesté s'engage à payer le salaire des maîtres
d'écoles que son gouvernement du Canada jugera nécessaires pour
instruire les enfants des indiens.
EN OUTRE, Sa Majesté s'engage à fournir à chaque chef qui
choisira une réserve pour l'usage de cette bande, dix haches, cinq
scies, cinq tarières, une meule, les limes nécessaires et des
pierres à aiguiser.
EN OUTRE, Sa Majesté convient que chaque bande qui choisira une
réserve et cultivera le sol recevra, aussitôt que convenable après
que telle réserve aura été mise à part, et sera habitée, et que la
bande aura fait connaître son choix et qu'elle est prête à
retourner le sol, deux houes, une bêche, une faulx et deux fourches
à foin pour chaque famille ainsi établie, et pour chaque trois
familles une charrue et une herse, et au chef pour l'usage de sa
bande, deux chevaux ou une paire de boeufs, et pour chaque bande
des pommes de terre, de l'orge, de l'avoine et du blé (si de telles
semences conviennent au sol de telles réserves) pour ensemencer la
terre labourée, et des provisions pour un mois au printemps pendant
plusieurs années pendant qu'ils font ces semences; et à chaque
famille une vache, et chaque chef un taureau et une faucheuse et
une moissonneuse pour l'usage de sa bande lorsqu'elle sera prête à
s'en servir; et pour les familles qui préféreront se livrer à
l'élevage plutôt qu'à la culture du sol, chaque famille de cinq
personnes, deux vaches, et à chaque chef deux taureaux et deux
faucheuses lorsqu'elles seront prêtes à s'en servir, et une
proportion semblable pour les familles plus nombreuses ou plus
petites. Les articles ci-dessus, machines et bestiaux seront donnés
une fois pour toutes afin d'encourager la pratique de l'agriculture
et de l'élevage; et pour les bandes qui préféreront continuer de
chasser et de pêcher, des munitions et de la ficelle pour faire des
filets annuellement équivalant en valeur à un dollar par chef de
familles ainsi engagées à la chasse et à la pêche.
Et les chefs et conseillers Cris, Castors, Chipewyans et autres
indiens soussignés, en leur nom et au nom de tous les autres
indiens qu'ils représentent, DÉCLARENT SOLENNELLEMENT par les
présentes qu'ils S'ENGAGENT ET PROMETTENT d'observer strictement ce
traité, et aussi de se conduire et comporter comme de bons et
loyaux sujets de Sa Majesté la Reine.
ILS PROMETTENT ET S'ENGAGENT à obéir et à se conformer sous tous
les rapports à la loi, et à maintenir, la paix et la bonne harmonie
entre eux, et aussi entre eux et les autres tribus d'indiens, ainsi
qu'entre eux-mêmes et les autres sujets de Sa Majesté, qu'ils
soient indiens, métis ou blancs, habitant maintenant ou devant
habiter par la suite quelque partie de la dite étendue de pays
cédée, et ne molester la personne ou la propriété d'aucun habitant
de telle étendue du dit pays cédé, ni la propriété de Sa Majesté la
Reine, et à n'inquiéter ni troubler aucune personne passant ou
voyageant dans la dite étendue de pays ou aucune d'icelle, et à
aider et assister les officiers de Sa Majesté à amener à justice et
à châtiment tout indien contrevenant aux dispositions de ce traité
ou enfreignant les lois en force dans ce pays ainsi cédé.
EN FOI DE QUOI les dits commissaires de Sa Majesté et le chef et
conseillers Cris du Petit lac de l'Esclave et des territoires
adjacent ONT APPOSÉ LEURS SIGNATURES au Petit lac de l'Esclave le
vingt-unième jour de juin de l'année en premier lieu
mentionnée.
Signé par les parties aux
présentes
en présence des témoins sous-
signés, le dit traité ayant été au
préalable lu et expliqué aux
indiens par Albert Tate et
Samuel Cunningham, interprètes.
PÈRE A. LACOMBE,
GEO. HOLMES,
E. GROUARD, O.M.I.
W. G. WHITE,
JAMES WALKER,
J. ARTHUR COTÉ,
A. E. SNYDER, insp. G.C.N.O.
H. B. ROUND,
HARRISON S. YOUNG,
J. F. PRUD'HOMME,
J. W. MARTIN,
C. MAIR,
H. A. CONROY
PIERRE DESCHAMBEAULT,
J. H. PICARD,
RICHARD SECORD,
M. McCAULEY.
CAPTAIN conseiller pour le lac à l'Esturg., sa x marque
En foi de quoi le président des commissaires de Sa Majesté et le
conseiller des indiens du Débarcadère de la Rivière de la Paix et
du territoire adjacent, en son nom et en celui des indiens qu'il
représente, ont apposé leurs signatures, au dit Débarcadère de la
Rivière de la Paix le 1er jour de juillet en l'année de
Notre-Seigneur mil huit cent quantre-vingt-dix-neuf.
Signé par les parties aux
présentes
en présence des témoins sous-
signés, le dit traité ayant été au
préalable lu et expliqué aux
indiens par le Père A.
Lacombe et John Boucher,
interprètes.
A. LACOMBE,
E. GROUARD, O.M.I., Ev. d'Ibora,
GEO. HOLMES,
HENRY MCCORRISTER,
K. F. ANDERSON, brig., G.C.N.-O.
PIERRE DESCHAMBEAULT,
H. A. CONROY
T.A. BRICK,
HARRISON S. YOUNG,
J. W. MARTIN,
DAVID CURRY.
DAVID LAIRD, président des commissaires
du traité avec les indiens,
En foi de quoi le président des commissaires de Sa Majesté et le
chef et le conseiller des Castors et le conseiller des Cris et
autres indiens de Vermillon et du territoire adjacent, en leur
propre nom et au nom des indiens qu'ils représentent, ont apposé
leurs signatures à Vermillon le huitième jour de juillet, en
l'année de Notre-Seigneur mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf.
Signé par les parties aux
présentes
en présence des témoins sous-
signés, le dit traité ayant été au
préalable lu et expliqué aux
indiens par le Père A.
Lacombe et John Bourassa,
interprètes.
A. LACOMBE,
E. GROUARD, O.M.I., Ev. d'Ibora,
MALCOLM SCOTT,
F.D. WILSON, Cie B.-d'H.
H. A. CONROY
PIERRE DESCHAMBEAULT,
HARRISON S. YOUNG,
J. W. MARTIN,
K. F. ANDERSON, brig. G.C.N.-O.
DAVID LAIRD, Président de la commission
du traité avec les indiens,
En foi de quoi le président des commissaires de Sa Majesté pour
le traité et le chef et le conseiller des indiens Chipewyans du
Fond-du-Lac (lac Athabaska) et du territoire adjacent, en leur nom
propre et au nom des indiens qu'ils représentent, ont apposé leurs
signatures au dit Fond-du-Lac, les 25e et 27e
jours de juillet, en l'année de Notre-Seigneur mil huit cent
quatre-vingt-dix-neuf.
Signé par les parties aux
présentes
en présence des témoins sous-
signés, le dit traité ayant été au
préalable lu et expliqué aux
indiens par Pierre
Deschambeault, le rév. Père
Douceur et Louis Robillard,
interprètes.
DAVID LAIRD,
Président de la commission
du traité avec les indiens,
(Le nombre d'indiens acceptant le traité étant plus considérable
qu'on s'y attendait d'abord, on permit de nommer un chef qui signa
le traité le 27 juillet devant les mêmes témoins des signatures du
commissaire et du conseiller le 25.)
ACTE D'ADHÉSION DES CASTORS [Note 4]
(Traduction)
Les Castors de Dunvegan ayant rencontré ce sixième jour de juin
de la présente année, 1899, les commissaires de Sa Majesté,
l'honorable James Hamilton Ross et James Andrew Joseph McKenna,
écuier, et s'étant fait expliquer les termes du traité auquel le
chef et le conseiller des Indiens du Petit Lac des Esclaves et du
territoire adjacent avaient apposé leurs signatures, le vingt et
unième jour de juin de l'année susdite, approuvent la cession faite
par le dit traité et s'engagent à en observer les termes suivant
les conditions qui y sont déterminées.
En foi de quoi les dits commissaires de Sa Majesté et le
conseiller des Indiens Castors ont apposé leurs signatures à
Dunvegan ce sixième jour de juin de l'année susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité ayant été
lu et expliqué aux Indiens par le
révérend Joseph Le Treste le
Peter Gunn, interprètes.
ACTE D'ADHÉSION DES CHIPPEWYANS
(Traduction)
Les Chippewyans de la rivière Athabasca, de la rivière Birch, de
la rivière de la Paix, de la rivière des Esclaves et de la rivière
Gull, et les Cris de la rivière Gull et du lac Deep, ayant
rencontré au Fort-Chippewyan, ce treizième jour de juillet de la
présente année, 1899, les commissaires de Sa Majesté, l'honorable
James Hamilton Ross et James Andrew Joseph McKenna, écuier, et
s'étant fait expliquer les termes du traité auquel le chef et les
conseillers des Indiens du Petit Lac des Esclaves et du territoire
adjacent avaient apposé leurs signatures, le vingt et unième jour
de juin de l'année susdite, approuvent la cession faite par le dit
traité et s'engagement à observer les termes suivant les conditions
qui y sont déterminées.
En foi de quoi, les dits commissaires de Sa Majesté et les chefs
et conseillers des Indiens Chippewyans et Cris ont apposé leurs
signatures à Fort-Chippewyan ce treizième jour de juillet de
l'année susdite.
Signé par les parties aux
présentes, en présence des témoins soussignés, le dit traité ayant
été lu et expliqué aux Indiens par Peter Mercredi, interprète
chippewyan, George Drever, interprète cris.
A.E. SNYDER, insp., G.C.N.-O.,
P. MERCREDI,
GEO. DREVER,
L.M. LE DOUSSAL,
A. DE CHAMBOUR, O.M.I.
H.B. ROUND,
GABRIEL BREYNAT, O.M.I.,
COLIN FRASER,
F.J. FITZGERALD,
B.F. COOPER,
H.W. McLAREN,
ACTE D'ADHÉSION DES CHIPPEWYANS
(Traduction)
Les Chippewyans de la rivière des Esclaves et du pays
environnant ayant rencontré, à Smith's-Lanting, ce dix-septième
jour de juillet de la présente année, 1899, les commissaires de Sa
Majesté, l'honorable James Hamilton Ross et James Andrew Joseph
McKenna, écuier, et s'étant fait expliquer les termes du traité
auquel le chef et les conseillers des Indiens au Petit Lac des
Esclaves et du territoire adjacent avaient apposé leurs signatures,
le vingt et unième jour de juin de l'année susdite, approuvent la
cession fait par le dit traité et s'engagent à observer les termes
suivant les conditions qui y sont déterminées.
En foi de quoi les dits commissaires de Sa Majesté et le chef et
les conseillers des Indiens Chippewyan ont apposé leurs signatures
à Smith's-Landing ce dix-septième jour de juin de l'année
susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité ayant été
lu et expliqué aux Indiens par
John Trindle, interprète.
PIERRE SQUIRREL, chef, sa x marque
MICHAEL MAMDRILLE, dirigeant, sa x marque
WILLIAM KISCORRAY, dirigeant, sa x marque
ACTE D'ADHÉSION DES CHIPPEWYANS ET DES
CRIS
(Traduction)
Les Chippewyans et les Cris du Fort-McMurray et du pays
environnant ayant rencontré à Fort-McMurray, ce quatrième jour
d'août de la présente année, 1899, le commissaire de Sa Majesté,
James Andrew Joseph McKenna, écuier, et s'étant fait expliquer les
termes du traité auquel le chef et les conseillers des Indiens du
Petit Lac des Esclaves du territoire adjacent avaient apposé leurs
signatures, le vingt et unième jour de juin de l'année susdite,
approuvent la cession faite par le dit traité et s'engagent à en
observer les termes suivant les conditions qui y sont
déterminés.
En foi de quoi le dit commissaire de Sa Majesté et les
conseillers des Indiens Chippewyans et Cris ont apposé leurs
signatures à Fort-McMurray ce quatrième jour d'août de l'année
susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité ayant été
lu et expliqué aux Indiens par le
révérend Père Lacombe et
T.M. Clarke, interprètes.
ACTE D'ADHÉSION DES INDIENS DE
WAPISCOW
(Traduction)
Les Indiens de Wapiscow et du pays environnant ayant rencontré,
au lac Wapiscow, ce quatorzième jour d'août de la présente année,
1899, le commissaire de Sa Majesté, l'honorable James Hamilton
Ross, et s'étant fait expliquer les termes du traité auquel le chef
et les conseillers des Indiens du Petit Lac des Esclaves et du
territoire adjacent avaient apposé leurs signatures, le
vingt-et-unième jour de juin de l'année susdite, approuvent la
cession faite par le dit traité et s'engagent à en observer les
termes suivant les conditions qui y sont déterminées.
En foi de quoi le dit commissaire de Sa Majesté et le chef et
les conseillers des Indiens ont apposé leurs signatures au lac
Wapiscow ce quatorzième jour d'août de l'année susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité ayant été
lu et expliqué aux Indiens par
Alexander Kennedy.
A.E. SNYDER, insp., G.C.N.-O.
CHARLES RILEY WEAVER,
J.B. HENRI GIROUX,
O.M.I., P.M.,
MURDOCH JOHNSTON,
C. FALHER,
O.M.I.
ALEX KENNEDY, interprète.
H.A. CONROY,
(Signature en caractères
cris).
JOHN McLEOD,
M.R. JOHNSTON.
Décret du conseil ratifiant le traité
No 8
(Traduction)
EXTRAIT d'un rapport du Comité de l'honorable Conseil privé
approuvé par Son Excellence le 20 février 1900.
Dans un mémoire en date du 8 février 1900, le surintendant
général des Affaires indiennes soumettait à l'examen de Votre
Excellence le traité ci-joint conclu par les commissaires,
l'honorable David Laird, Monsieur James Andrew Joseph McKenna et
l'honorable James Hilton Ross, qui ont été nommés pour négocier
avec les Cris, les Castors, les Chippewyans et les autres Indiens
habitant le territoire – tel qu'il est défini dans le traité –
situé à l'intérieur et dans le voisinage du district provisoire
d'Athabasca.
Le Ministre recommande que le traité susmentionné soit approuvé,
que son double qui est joint également à la présente, soit conservé
dans les archives du Conseil privé et que son original soit
retourné au ministère des Affaires indiennes.
Le Comité soumet la présente recommandation à l'approbation de
Votre Excellence.
Le greffier du Conseil privé,
JOHN J. McGEE
L'honorable surintendant général des Affaires indiennes.
Rapport du commissaire des
sauvages participant au traité No 8.
MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES
OTTAWA, 11 décembre 1900.
À l'honorable
Surintendant général des Affaires
indiennes, Ottawa.
MONSIEUR, – Je désire vous faire connaître qu'en exécution de la
mission que vous m'aviez confiée, j'ai visité le territoire compris
dans le traité no 8 et tous les droits, à partir de
Fort-St-Jean, à l'ouest de la rivière La Paix supérieure, jusqu'à
Fort-Résolution, au nord du Grand Lac des Esclaves. Au cours de
cette visite, agissant en ma qualité de commissaire, j'ai reçu des
adhésions formelles au traité de la part d'un certain nombre
d'indiens habitant le territoire cédé et appartenant à huit tribus
avec lesquelles aucune négociation n'avait été faite l'année
précédente; j'ai payé les rentes annuelles à tous les indiens
participant au traité, et réglé avec eux ou pour eux des affaires
d'un caractère général. En ma qualité de commissaire chargé de
recevoir les réclamations des Métis, j'ai eu à m'occuper de trois
cent cinquante réclamations de cette nation; tandis qu'en ma
qualité judiciaire de commissaire de la police fédérale et juge de
paix pour les Territoires, j'ai jugé dix-neuf procès pour crime et
délits. Je vous soumets des rapports distincts touchant les
réclamations des Métis, l'ordre public et certaines affaires
secondaires relatives aux indiens.
Le but de la commission qui me chargeait de recevoir des
adhésions au traité no 8, était de me permettre de
négocier avec les indiens de Fort-St-Jean, sur le haut de la
rivière La Paix, et les diverses tribus qui font affaire à
Fort-Résolution, pour les amener à entrer en relations de traité
avec le Gouvernement de Sa Majesté.
Cependant, deux nouvelles peuplades, évidemment des habitants de
la région comprise sous le traité no 8, avec lesquelles
je n'avais pas reçu l'autorisation de négocier: l'une de Cris, du
lac à l'Esturgeon, et l'autre d'Esclaves, du haut de la rivière au
Foin, vinrent me rencontrer. Toutes les deux voulaient participer
au traité, et je fus obligé de décider si, après être venues de
loin pour rencontrer celui qu'elles regardaient comme le
représentant du gouvernement, il valait mieux les renvoyer
désappointées et mécontentes ou leur permettre de donner leur
adhésion au traité. Comme il était impossible de communiquer avec
le gouvernement, et comme leurs titres aux bénéfices du traité
étaient évidents, j'ai, sans hésiter, cru de mon devoir de prendre
la responsabilité de leur accorder ces bénéfices. Les documents
renfermant leur acceptation sont produits, ici, en même temps que
les adhésions que j'avais mission de recevoir: savoir, celle d'un
certain nombre d'indiens de Fort-St-Jean et celle de la population
complète de Fort-Résolution, sur le Grand Lac des Esclaves, dont
les terrains de chasse sont situés en dedans des limites du traité.
J'espère que vous m'approuverez d'avoir assumé cette responsibilité
et que le Conseil de l'Exécutif sanctionnera toutes les adhésions
que j'ai reçues.
L'an dernier, 2,217 indiens ont reçu leurs rentes. Cette année
3,323 se sont présentés pour en recevoir, soit une augmentation de
1,106, ou presque 50 pour 100. Sur le nombre de surcroît, 248
appartenaient, ou se sont joints depuis, aux tribus avec lesquelles
un traité a été conclu en 1899, et 858 aux tribus suivantes, avec
lesquelles il n'avait pas été traité cette année-là, savoir, les
Cris du lac à l'Esturgeon, les Castors de Fort-St-Jean, les
Esclaves du haut de la rivière au Foin, qui font affaire à
Vermillon, et les Côtes-de-Chien, les Couteaux-Jaunes, les
Chippewayans et les Esclaves du bas de la rivière au Foin, qui font
affaire à Fort-Résolution. Quelques Mangeurs-de-Caribous, du pays à
l'est de Smith's-Landing, sur la Grande rivière des Esclaves, ont
aussi donné leur adhésion au traité, mais ils ont été incorporés à
la tribu Chippewayan de Smiths's-Landing, à laquelle ils sont
alliés. Six nouveaux chefs ont été officiellement reconnus.
Comme le constataient vos commissaires, l'an dernier, la plupart
des indiens du Nord ont peu de tendance à se fixer sur une terre et
à demander d'avoir des réserves distinctes. Procédant d'après vos
ordres, relativement aux demandes de terres, j'ai établi deux
petites réserves provisoires au Petit lac des Esclaves pour la
tribu de Kinosayo, et j'ai enregistré quinze ou seize demandes de
terre, la plupart pour des indiens qui s'étaient déjà livrés à
l'agriculture à un certain degré.
Il semble que cette répugnance de la part des indiens à faire de
la culture pour en tirer leur subsistance n'est pas tout à fait
sans raison, parce que la chasse et la pêche, qui leur sont plus
naturelles, sont encore plus profitables, et non seulement
l'agriculture est pénible pour ceux qui n'y sont pas habituées,
mais, dans plusieurs régions, elle n'a même pas été essayée. La
conséquence de cette préférence pour les anciennes ressources
n'exposera point de sitôt le gouvernement à faire les dépenses
imposées par le traité lorsques les indiens essaient de vivre des
produits du sol.
La santé des indiens paraît varier avec les circonstances de
prospérité ou de misère dans ces régions. Si la chasse est bonne,
la santé l'est; si elle est mauvaise, la santé est mauvaise. Le
manque de lapins, le long des rivères au Foin et La Paix, a été
très pénible pour les Castors et les Esclaves de la partie ouest
des Teritoires, l'hiver dernier; mais dans la partie est, les
Chippewyans se sont bien portés, le caribou ayant été abondant. Au
Fond-du-Lac, on dit qu'il y a eu moins de maladie qu'il n'y en a eu
depuis longtemps. Personne n'est mort de faim, comme c'est arrivé
souvent l'hiver, au nord; et les mesures prises par les
commissaires, l'an dernier, pour secourir les malades et les
nécessiteux, ont bien réussi et ont soulagé plusieurs cas de
dénûment. Le Dr Edwards, qui m'accompagnait, a donné des conseils
et des médicaments à un grand nombre d'indiens, et il en a vacciné
plusieurs. Ils ont paru grandement apprécier ses services.
Dans presque tous les endroits importants, les chefs et les
hommes les plus intelligents, qui assistaient, l'an dernier, à la
négociation du traité, ont demandé qu'on leur donnât de plus amples
explications sur les conditions, afin que ceux de leurs tribus qui
n'en avaient pas saisi la véritable signification pussent le faire,
et que ceux qui acceptaient le traité pour la première fois pussent
parfaitement comprendre ce qu'ils faisaient.
Au cours des assemblées tenues dans ce but, il a été possible de
faire disparaître les quelques petits malentendus qui étaient
survenus dans l'esprit des plus intelligents, et l'on fait tous les
efforts pour fournir toutes les explications de nature à prévenir
toute possibilité de malentendu.
Tous les divers engagements qui avaient été pris ont été
ponctuellement tenues, ce qui a paru faire grand plaisir tant aux
trafiquants qu'aux indiens.
Vous trouverez ci-joint un relevé indiquant les tribus qui ont
reçu les rentes ainsi que celles qui ont été admises cette année à
participer au traité.
Il y a encore un certain nombre de personnes qui vivent à la
manière indienne, dans le pays situé au nord du Petit Lac des
Esclaves, et qui n'ont pas donné leur adhésion au traité en qualité
d'indiens, ni reçu de scrip en qualité de Métis, mais ceci n'est
pas tant dû à leur refus qu'à cause de leur éloignement des
endroits qui ont été visités et du fait qu'ils n'y sont pas encore
poussés par le besoin. Les indiens de toutes les parties du
territoire qui n'ont pas encore reçu de rentes sont au nombre de
500, abstraction faite de ceux qui habitent l'extrême Nord-Ouest,
mais comme la plupart, sinon tous, appartiennent à des tribus déjà
soumises au traité, le titre indigène à l'étendue de terre comprise
dans le traité peut être raisonnablement considéré comme
éteint.
Le tout très respectueusement soumis.
J'ai l'honneur d'être, votre, etc.,
Documents accompagnant ce rapport: –
No 1. |
Acte d'adhésion d'une partie des Castors de
Fort-Saint-Jean. |
No 2. |
Acte d'adhésion de la part d'une partie des
Castors de Fort-St-Jean. |
No 3. |
Acte d'adhésion des Esclaves de la Rivière au
Foin, en haut. |
No 4. |
Acte d'adhésion des Côtes-de-Chien du Grand Lac
des Esclaves.
des Chippewyans du Grand Lac des Esclaves.
des Couteaux-Jaunes du Grand Lac des Esclaves.
des Esclaves de la Rivière au Foin, en bas, et du Grand Lac des
Esclaves. |
No 5. |
État indiquant le nombre des indiens admis cette
année à traiter. |
No 6. |
Carte indiquant la distribution des indiens dans
le territoire couvert par le traité no 8, et les
dimensions de ce territoire. |
[No 1. ACTE D'ADHÉSION DES
CRIS]
Les Cris du Lac à l'Esturgeon et du pays environnant ayant
rencontré, au Petit Lac des Esclaves, ce huitième jour de juin de
la présente année 1900, M. James Ansdell Macrae, et s'étant fait
expliquer les termes du traité auquel le chef et les conseillers
des indiens du Petit Lac des Esclaves et du territoire adjacent
avaient apposé leurs signatures, le vingt et unième jour de juin de
l'an 1899, approuvant la cession faite par le dit traité et
s'engagent à en observer les termes suivant les conditions qui y
sont déterminées.
En foi de quoi le dit James Ansdell Macrae, et les conseillers
des dits indiens Cris ont apposé leurs signatures, au Petit Lac des
Esclaves, ce huitième jour de juin de l'année susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité
ayant été lu et expliqué aux
indiens par Peter Gunn et
Albert Tate, interprètes.
[No 2. ACTE D'ADHÉSION DES
CASTORS]
Les Castors de la Rivière La Paix et du pays environnant ayant
rencontré, au Petit Lac des Esclaves, ce treizième jour de juin de
la présente année, 1900, M. James Ansdell Macrae, et s'étant fait
expliquer les termes du traité auquel le chef et les conseillers
des indiens du Petit Lac des Esclaves et du territoire adjacent
avaient apposé leurs signatures, le vingt et unième jour de juin de
l'an 1899, approuvent la cession faite par le dit traité et
s'engagent à en observer les termes suivant les conditions qui y
ont déterminées.
En foi de quoi le dit commissaire de Sa Majesté et le reste des
indiens Castors ont apposé leurs signatures à Fort-St-Jean ce
treizième jour de mai de l'année susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité
ayant été lu et expliqué aux
indiens par John Shaw,
interprète.
JOHN SHAW, interprète.
[No 3. ACTE D'ADHÉSION DES
ESCLAVES]
Les Esclaves de la Rivière au Foin et du pays environnant ayant
rencontré, au Petit Lac des Esclaves, ce vingt-troisième jour de
juin de la présente année, 1900, M. James Ansdell Macrae, et
s'étant fait expliquer les termes du traité auquel le chef et les
conseillers des indiens du Petit Lac des Esclaves et du territoire
adjacent avaient apposé leurs signatures, le vingt et unième jour
de juin de l'an 1899, approuvent la cession faite par le dit traité
et s'engagent à en observer les termes suivant les conditions qui y
sont déterminées.
En foi de quoi, le dit commissaire de Sa Majesté et le chef et
les membres les plus importants des indiens Esclaves ont apposé
leurs signatures à Vermillon ce vingt-troisième jour de juin de
l'année 1900.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité ayant
été lu et expliqué aux indiens
par Louis Cardinal.
[No 4. ACTE D'ADHÉSION DES
CÔTES-DE-CHIEN, DES CHIPPEWYANS, DES COUTEAUX JAUNES ET DES
ESCLAVES]
Les indiens habitant la rive sud du Grand Lac des Esclaves,
entre l'embouchure de la rivière au Foin et le vieux fort Reliance,
près de l'embouchure de la rivière Lock-hearts, ainsi que le pays
environnant, y compris la terre ferme et les îles du dit lac, ayant
rencontré, au Petit Lac des Esclaves, ce vingt-cinquième jour de
juin de la présente année, 1900, M. James Ansdell Macrae, et
s'étant fait expliquer les termes du traité auquel le chef et les
conseillers des indiens du Petit Lac des Esclaves et du territoire
adjacent avaient apposé leurs signatures, le vingt et unième jour
de juin de l'an 1899, approuvent la cession faite par le dit traité
et s'engagent à en observer les termes suivant les conditions qui y
sont déterminées.
En foi de quoi le dit commissaire de Sa Majesté et le chef et
les conseillers des dits indiens ont apposé leurs signatures, à
Fort-Résolution, le vingt-cinquième jour de juillet de l'année
susdite.
Signé par les parties aux
présentes,
en présence des témoins
soussignés, le dit traité
ayant été lu et expliqué aux
indiens par le révérend
Père Dupirer, W.R. Norn,
A. Mercredi.
Pour les
Côtes-de-Chien.
DRIED GEESE, chef, sa x marque
Pour les
Couteaux-Jaunes.
SNUFF, chef, sa x marque
Pour les Esclaves de la R. au Foin.
SUNRISE,
H.M., sa x marque
RELEVÉ indiquant le nombre d'indiens qui se sont
soumis au traité no 8, en l'année 1900, et qui ont reçu
les rentes et des gratifications. Les tribus ainsi traitées pour la
première fois sont spécifiées par des italiques.
(Celles qui avaient reçu des rentes en 1899 ne sont pas
indiquées.)
Tribus. |
Territoires. |
Chefs. |
Conseillers. |
Sauvages. |
Paiements. |
|
|
|
|
|
$ c. |
Cris (Kinoosayo) |
Petit Lac de l'Esclave |
|
|
10 |
120 00 |
Cris |
Lac de l'Esturgeon |
1 |
1 |
93 |
1,170 00 |
Cris (Testawit) |
Traverse de la riv. La Paix |
|
|
20 |
240 |
Castors |
Fort-St-Jean |
|
|
46 |
552 00 |
Castors |
Fort-Dunvegan |
1 |
|
74 |
920 00 |
Castors (Têtes-Noires) |
Fort-Vermillon |
|
|
18 |
216 00 |
Esclaves de la R. au Foin (en
haut) |
Fort-Vermillon |
1 |
2 |
175 |
2,176 00 |
Cris (Grands Cris) |
Fort-Vermillon |
|
|
43 |
516 00 |
Petite Rivière Rouge |
Petite Rivière Rouge |
|
|
9 |
108 00 |
Chippewyans |
Fort-Chyppewyans |
|
|
1 |
12 00 |
Cris |
Fort-Chyppewyans |
|
|
1 |
12 00 |
Chippewyans |
Smith's-Landing |
|
1 |
35 |
452 0 |
Chippewyans |
Fort-Résolution |
1 |
1 |
111 |
1,386 00 |
Couteaux-Jaune |
Fort-Résolution |
1 |
2 |
191 |
2,368 00 |
Côtes-de-Chien |
Fort-Résolution |
1 |
2 |
119 |
1,504 00 |
Esclaves de la R. au Foin (en
bas) |
Fort-Résolution |
|
1 |
103 |
1,258 00 |
Chippewyans (Maurice) |
Fond-du-Lac (lac Athabasca) |
|
|
65 |
780 00 |
Cris |
Fort-McMurray |
|
|
30 |
360 00 |
Stragglers |
Fort-McMurray |
|
|
17 |
204 00 |
Cris |
Wabiscow |
|
|
39 |
468 00 |
Cris |
Lac au Poisson-Blanc |
|
|
2 |
24 00 |
Cris |
Lac à la Truite |
|
|
1 |
12 00
|
|
6
|
10
|
1,203
|
14,858
00
|
RÉCAPITULATION.
Total admis en 1889 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . |
2,217 |
1900 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
1,218 |
Total des indiens qui retirent des rentes en exécution du
traité no 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
3,323 |
Attesté.
Arrêté de l'exécutif ratifiant les
actes d'adhésion au traité No 8.
EXTRAIT du rapport du comité de l'honorable Conseil privé
approuvé par Son Excellence le 3 janvier 1901.
Vu le mémoire du Surintendant général des Affaires indiennes,
daté du 22 décembre 1900, renvoyant à l'arrêté du 20 février 1900,
qui approuve «le traité no 8» fait en 1899 avec les
Cris, les Castors, les Chippewyans et les autres indiens qui
habitent le pays situé en dedans et voisin du district provisoire
d'Athabaska, et par lequel le ministre déclare que les commissaires
qui ont négocié le traité plus haut mentionné ont été incapables
l'an dernier de rencontrer les indiens de Fort-St-Jean et de
Fort-Résolution, et qu'il a été nécessaire de nommer un commissaire
pour l'année 1900 afin de recevoir l'adhésion des indiens de ces
endroits, et que le 2 mars 1900 James Ansdell Macrae a été choisi
par arrêté pour aller recueillir ces adhésions.
Le ministre soumet, ci-joint, le rapport de M. le commissaire Macrae en même temps
que les
documents suivants:
No 1. |
Acte d'adhésion de la part de la tribu du Lac à
Esturgeon |
No 2. |
Acte d'adhésion de la part d'une partie des
Castors de Fort-St-Jean. |
No 3. |
Acte d'adhésion de la part des Esclaves de la
Rivière au Foin, en haut. |
No 4. |
Acte d'adhésion de la part des Côtes-de-Chien du
Grand Lac des Esclaves.
Acte d'adhésion de la part des Chippewyans du Grand Lac des
Esclaves.
Acte d'adhésion de la part des Couteaux-Jaunes du Grand Lac des
Esclaves.
Acte d'adhésion de la part des Esclaves de la Rivière au Foin, en
bas, et du Grand Lac des Esclaves. |
No 5. |
État indiquant le nombre d'indiens qui ont donné
leur assentiment au traité cette année (1900). |
Le ministre recommande que pour les raisons mentionnées dans le
rapport de M. Macrae, toutes
ces adhésions qu'il a reçues soient approuvées par l'Exécutif, que
l'original des actes en soit renvoyé au ministère des Affaires
indiennes, et la copie conservée dans les archives du conseil
privé.
Le comité soumet cette recommandation à l'approbation de Votre
Excellence.
JOHN J. McGEE,
Greffier du Conseil privé.