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Deuxième Gouvernement Provisoire du Manitoba, 27 Janvier 1870, La Grande Convention Débats.

La Grande Convention

Troisième jour

Tribunal, Upper Fort Garry

Jeudi 27 janvier 1870

Onze heures trente — Les représentants français et anglais sont de nouveau réunis.
Affaire des élections remises en question
M. Bunn indique que, dans le cas de l'élection à Winnipeg, les représentants anglais ont déclaré que M. Scott était le représentant dûment élu.
M. Riel indique que dans le cas de l'élection à St. Charles, la question a été laissée entre les mains des électeurs de la paroisse.
M. Grant présente un document portant un certain nombre de signatures, dont la majorité sont pour M. Grant et M. McKay.
Il y a ensuite une discussion parmi les représentants français sur la validité de cette récente élection et, en fin de compte, on propose de régler la question à la prochaine séance.
M. Bunn dit que, comme il est midi [illisible], de suspendre la séance pendant une heure, afin de permettre aux représentants français de régler leur problème et de dîner. Il propose donc que la séance soit suspendue, appuyé par M. Ross.
À la suggestion de M. Sutherland, la pause est fixée à une heure et demie.
Le Président dit qu'il espère que ces retards, qui sont inévitables, ne seront pas démoralisants pour les membres. Jusqu'à lors, les délibérations se sont déroulées dans un esprit d'unanimité et de cordialité, et il espère que cela se poursuivra jusqu'à la fin. Ayant indiqué qu'il réprouve les attaques personnelles, le Président déclare qu'il espère que toutes les délibérations se dérouleront de façon à montrer au monde que les gens de la Rivière-Rouge méritent les droits qu'ils réclament (acclamations).
La séance est alors suspendue.
Deux heures de l'après-midi. — Le procès-verbal de la réunion du premier jour est lu et adopté.
M. Riel, appuyé par M. Ross, propose que les documents 1 et 5 soient examinés.
La lettre n 1, adressée par l'honorable J. Howe à D.A. Smith, est lue en anglais et en français, paragraphe par paragraphe.
M. Riel s'adresse aux membres de la Convention en français.
M. Ross, en traduisant les remarques en anglais, dit que M. Riel, dans sa traduction — d'ailleurs admirable — a attiré l'attention sur l'importance de ce document particulier,— la commission de M. Smith. Bien des choses qui s'appliquaient lorsque ce Monsieur avait été envoyé ne s'appliqueraient plus maintenant, étant donné que M. McDougall n'était pas là. D'un autre côté, déclare M. Riel, ce document permet tout à fait de croire que le Canada est disposé à nous rendre justice. Il a démontré qu'il est disposé, favorable et prêt à nous rendre justice (acclamations). M. Riel met particulièrement l'accent sur ce qui paraît vers la fin du document, soit qu'étant donné que la communication avec le Canada est nécessairement imparfaite et que les circonstances dans la Colonie de la Rivière-Rouge changent constamment, M. Smith doit agir en suivant son Jugement. M. Riel déclare qu'il attache une grande importance à ces mots. M. Riel demande que l'on lise le document n 5 en gardant à l'esprit le premier document. Il dit qu'il semble qu'au début le Gouvernement canadien avait oublié de nous parler de certains de nos droits, mais que des événements subséquents avaient rafraîchi sa mémoire et lui avaient remis en tête ce qu'il était prêt à faire pour nous. Il fait alors allusion aux droits de douanes, etc.
Le document n 5, adressé par M. Howe à M. McDougall, et daté du 7 décembre à Ottawa, est lu en français par M. Riel et des commentaires sont faits à ce sujet.
M. Ross, traduisant en anglais, dit que M. Riel attire tout spécialement l'attention des délégués sur l'article 8, qui précise que le présent Gouvernement, c'est-à-dire le Gouvernement McDougall, « doit être considéré comme un Gouvernement temporaire et que le Gouvernement du Canada serait prêt à présenter au Parlement une disposition visant l'octroi d'une constitution libérale dès que vous, en votre qualité de Gouverneur, et votre Conseil aurez eu l'occasion de faire un rapport complet sur les désirs et les besoins du Territoire ». M. Riel dit donc qu'il est clair, à la lecture de cet article, que le Gouvernement canadien nous autorise à demander tout ce qui est raisonnable – tout ce que nous, en tant que sujets britanniques, pouvons demander dans les limites de la raison. D'un autre côté, nous ne devons pas demander des choses totalement déraisonnables. Ce document, dit-il, donne de l'espoir et, comme il nous est arrivé des mains de M. Smith et non de celles de M. McDougall, il est le bienvenu. Si M. Howe, l'auteur de ce document, a bien dit tout ce qui est écrit, nous avons certaines garanties pour étayer notre confiance, car le Gouvernement canadien ne promettrait jamais d'une façon aussi complète et explicite des choses qu'il n'est pas prêt à accorder (acclamations).
M. Riel propose que l'on demande à M. Smith de se présenter devant la Convention en sa qualité de Commissaire, afin d'expliquer ce qu'il peut faire pour nous dans l'exercice de ses fonctions et ce qui, selon lui, devrait être fait dans les circonstances présentes pour protéger nos droits.
M. Ross dit qu'il appuiera la proposition de M. Riel, mais qu'il désire auparavant attirer l'attention des délégués sur le fait que l'un des documents mentionnés dans la commission de M. Smith n'a jamais été présenté aux habitants de la Rivière-Rouge. Il s'agit d'une proclamation adressée par le Gouverneur Général aux habitants du Nord-Ouest, sur l'ordre de Sa Majesté et, d'après les renseignements obtenus, elle est fondée sur un télégramme du Comte Granville daté du 26 novembre.
Le Président déclare que la proposition de M. Riel lui semble si appropriée que si M. Ross ne l'avait pas appuyée, il (le Président) l'aurait fait lui-même. Quant à la proclamation mentionnée, il veut dire un mot à ce propos. Il est tout à fait possible, étant donné la date à laquelle la proclamation est censée avoir été prise, qu'elle ait aussi peu de conséquences directes et immédiates sur le transfert du pays que la commission de M. McDougall. Cependant, il veut exprimer aux membres de la Convention la pensée suivante : étant donné que cette proclamation est fondée sur le gracieux message de Sa Majesté, que le Gouvernement canadien nous a informés, comme il l'a fait, du point de vue de Sa Majesté et que le Gouverneur Général, conformément aux instructions reçues par télégramme, a estimé qu'il était de son devoir de publier un document qui, selon lui, est important pour les habitants de ce pays, étant donné tout cela, le Président demande aux membres de la Convention — même si la proclamation n'a pas de conséquence directe et immédiate sur le transfert du pays — si, en tant que sujets d'une souveraine à laquelle nous sommes tous fidèles, nous faisons preuve de respect lorsque, alors qu'elle envoie un message et que son représentant publie une proclamation, nous ne manifestons que de l'indifférence envers les sentiments exprimés par ces illustres personnes.
M. Riel — Je suis, bien entendu, sujet britannique, mais je ne suis pas encore sujet canadien. C'est pourquoi le Gouverneur Général du Canada n'a rien à me dire et je n'ai rien à lui dire; je n'ai à faire qu'à son Commissaire. S'il a une proclamation, qu'il la proclame.
La motion de M. Riel ayant été adoptée, on envoie deux des délégués demander à M. Smith s'il ferait le plaisir de sa présence aux membres de la Convention, selon les termes de la résolution.
M. Smith entre peu après dans la salle et est fort acclamé par les délégués, et présenté aux membres de la Convention dans les formes.
Le Président s'adresse brièvement à M. Smith pour expliquer pourquoi on lui a demandé de se présenter. Certains aspects de votre commission, soulignés par M.Riel, dit le Président, semblent vous conférer un pouvoir considérable, et nous avons trouvé souhaitable que vous rencontriez les membres de la Convention afin de donner aux élus autant d'information que possible sur les questions qui les préoccupent le plus.
M. Riel traduit ceci en français et ajoute quelques remarques, que M. Ross traduit en anglais. Cette Colonie, déclare M. Riel, est depuis longtemps tourmentée par l'agitation, le doute et l'hésitation à cause de ce transfert du pays au Canada, et il est normal que nous ressentions cela dans les circonstances actuelles, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour la postérité. Ces sentiments qui règnent dans la Colonie ont donné naissance, après un certain nombre de changements, au mouvement actuel, dirigé par quarante représentants. Nous sommes ici pour régler une affaire des plus importantes, une affaire qui touche au bien-être du pays, déclare M. Riel, et si je pouvais considérer que M. Smith est en mesure de nous céder tous les droits que nous désirons ou que nous méritons, ou de nous assurer qu'il nous donnerait les moyens de les obtenir, ou encore de nous assurer que nous obtiendrions les plus importants, je l'accueillerais de la façon la plus cordiale (fortes acclamations). Mais nous ne devons pas mettre en péril les droits des habitants par notre façon de les traiter durant cette assemblée. Nous devons être fermes (acclamations). Nous devons défendre les droits et libertés du pays sans nous laisser ébranler. Dès le début, le Canada aurait dû connaître nos désirs et respecter le peuple de ce pays, mais il ne l'a pas fait de manière satisfaisante. À présent, puisqu'il a commencé à nous respecter, nous ne sommes pas contre l'idée d'entendre ses avances et de les examiner dans un esprit juste et ouvert (acclamations). M. Riel conclut en disant qu'étant donné que nous sommes à présent en mesure d'obtenir nos droits, il peut souhaiter chaleureusement la bienvenue dans ce pays à M. Smith (acclamations).
M. Smith déclare – Monsieur le Président, messieurs, en m'adressant à vous maintenant, je tiens à dire qu'il est de mon devoir de vous donner tous les renseignements que je puis et qu'en ma qualité de Commissaire du Gouvernement canadien je serai heureux de le faire (acclamations). Je n'ai pas vraiment besoin de dire que le Canada est non seulement disposé à respecter le peuple de ce pays, mais désireux de lui accorder tous les privilèges dont jouissent les Provinces du Dominion, et de fait, tous les droits que les sujets britanniques possèdent dans n'importe quelle partie du Dominion (acclamations). Je serai heureux de répondre à n'importe laquelle de vos questions et, après avoir pris connaissance des souhaits des membres de la Convention, je vous dirai, dans la mesure du possible, si le Gouvernement canadien y répondra ou non (acclamations).
M. Ross — Je me permets de poser une question : j'ai constaté à plusieurs reprises dans la commission de M. Smith que celui-ci était ici pour prendre des dispositions de concert avec M. McDougall, et, dans certains cas, avec le Gouverneur Mactavish, ou avec les deux. Sachant cela, j'aimerais demander à M. Smith dans quelle mesure il est autorisé à agir seul, étant donné que M. McDougall est parti pour le Canada?
M. Smith — Je répondrai en disant que, lorsque j'ai quitté le Canada – le 12 ou 13 décembre, il me semble, nous ne savions que très peu de choses au sujet de la situation dans la Colonie de la Rivière-Rouge. Nous ne savions pas quelles mesures M. McDougall avait prises. Il a donc été considéré comme nécessaire que j'obtienne des renseignements auprès de lui à ce sujet. Voilà ce que signifie la phrase « prendre des dispositions de concert avec lui » à laquelle il a été fait allusion. Je devais le rencontrer pour vérifier ce qu'il avait pris comme dispositions. En ce qui concerne M. Mactavish, de la Compagnie de la Baie d'Hudson, je dois dire qu'étant donné qu'il a une telle expérience du pays et de ses habitants, on a pensé qu'il serait très bénéfique pour moi de le consulter, et, heureusement, il est encore ici. L'absence de M. McDougall ne fait pas la moindre différence pour moi ou pour les pouvoirs qui m'ont été accordés par le Gouvernement du Canada (acclamations). Lorsque j'étais à Ottawa, j'ai posé la question et on m'a répondu expressément que je ne devais recevoir absolument aucunes instructions de la part de M. McDougall, et que je ne devais pas avoir à faire avec lui en cette affaire, si ce n'est pour vérifier ce qu'il avait lui-même déjà fait, afin d'être en mesure d'agir.
M. Riel — Et en ce qui concerne le Gouverneur Mactavish?
M. Smith — En ce qui le concerne, j'avais simplement à profiter, dans la mesure où il me le permettrait, amicalement, de sa connaissance du pays et de ses habitants.
M. Riel — Nous avons dressé, mes amis et moi-même, une Liste des droits. Si M. Smith a vu cette liste, j'aimerais savoir dans quelle mesure il peut accorder ces droits. Il est possible que nous en ajoutions, il est possible que nous en enlevions. Mais la question est de savoir dans quelle mesure M. Smith peut consentir à cette liste et quel genre de garantie il peut nous donner à l'effet que ce qu'il nous accordera sera confirmé par le Parlement du Canada.
Le Président — Ceci résume presque tout. Non seulement la question est-elle très importante et complète, mais la réponse doit absolument être très importante et complète. Dans cette perspective, je demande aux membres de la Convention s'il ne vaudrait pas mieux, étant donné le progrès des délibérations et l'heure avancée, que M. Smith prenne le reste de la soirée pour réfléchir à la question et préparer sa réponse avec soin.
M. Riel interprète ceci en français et ajoute quelques remarques, que M. Ross traduit en anglais. Étant donné la suggestion relative au report de la réponse, M. Riel souhaite offrir une précision. La Liste des droits, veut-il expliquer, n'est pas définitive; elle peut devenir plus longue ou plus courte. Elle n'a été remise à M. Smith qu'afin que celui-ci puisse avoir une idée des objectifs visés.
M. Boyd — Bien que je n'aie pas été représentant lors de la dernière Convention, je tiens à dire que le représentant de notre paroisse n'avait pas le pouvoir d'exiger des droits. Il n'avait été envoyé que pour entendre ce que disaient les représentants français.
[lignes manquantes?]
En réponse à M. Touron, M. Smith déclare – Il m'est difficile de dire dans quelle mesure je peux parler au nom du Canada. J'ai vu la Liste des droits mentionnée, mais, de mémoire, je ne peux pas exprimer d'opinion à ce sujet. Étant donné l'importance extrême de la question, je préférerais certainement avoir un peu de temps pour réfléchir. Si les membres de la Convention avaient la bonté de me remettre un papier indiquant les droits demandés, je serais très heureux de fournir des réponses qui, selon moi, sont compatibles avec le point de vue du Gouvernement canadien.
M. Flett comprend qu'il serait très difficile pour M. Smith, dans une affaire de ce genre, d'agir de mémoire. Une Liste des droits a été dressée, mais il pourrait être souhaitable d'en dresser une nouvelle. Il serait bon de nommer six ou sept membres pour former un comité afin de rédiger une telle liste, en tenant compte de la première. Ceci simplifierait les choses et permettrait à M. Smith de dire tout de suite jusqu'où il peut s'engager.
Le Président pense que la liste pourrait être raccourcie en ce qui concerne certains aspects et rallongée de façon considérable pour ce qui est de certains autres. Examinons, a-t-il dit, ce qui s'est fait dans les autres Provinces. L'établissement d'une Liste des droits a fait l'objet de délibérations longues, difficiles et délicates, non seulement au Canada, mais en Angleterre, en ce qui concerne les Provinces de la Confédération. Il pourrait donc être très difficile de définir tous les détails des droits accordés à ce pays. Toutefois, les membres de la Convention seraient peut-être satisfaits si M. Smith pouvait donner des garanties assez claires en ce qui concerne les principaux points — s'il pouvait nous donner l'assurance que nous aurions tout ce qu'il est juste et raisonnable de demander. D'après ce que je comprends, ce que nos amis français désirent particulièrement ce sont des garanties en ce qui a trait aux questions essentielles, à savoir le grand principe de la représentation totale en ce qui concerne la gestion des affaires du pays, par exemple, et d'autres points importants.
M. Riel traduit ceci en français et ajoute, selon l'interprétation de M. Ross – Je tiens à dire de façon explicite que ce n'est pas M. Smith qui doit avoir le pouvoir d'ajouter ou de soustraire des droits de la liste, mais que seuls les représentants présents devraient avoir ce droit.
M. O'Donoghue dit – Nous pourrions remettre à M. Smith un exemplaire de la Liste des droits imprimée demain, et il pourrait exprimer son opinion sur les garanties qu'il est en mesure de donner. Pour ce qui est des remarques de M. Boyd sur les pouvoirs des délégués, M. O'Donoghue déclare qu'à la dernière Convention, tous les délégués, à l'exception de M. Ross et M. Gunn ont discuté de la Liste des droits et que celle-ci a été adoptée par la majorité des représentants. Il propose ensuite que l'on remette immédiatement une copie de la liste imprimée à M. Smith, afin que celui-ci puisse y réfléchir et discuter des détails avec les membres de la Convention demain matin.
M. Tait appuie la motion.
D Bird, appuyé par M. Fraser, propose, sous forme d'amendement, que toute Liste des droits remise à M. Smith soit revue par les membres de la Convention, soit par un comité, soit par tous les membres, et que si la liste lui est en effet présentée, on lui donne un temps raisonnable pour préparer sa réponse.
Le Président attire l'attention des membres sur le fait que cet amendement n'exige pas la présentation d'une Liste des droits, mais prévoit une certaine ligne de conduite, au cas où une liste soit présentée. Il suggère que l'on crée un comité constitué de délégués des deux groupes en vue de préparer une Liste des droits qui soit raisonnable aux yeux des membres de la Convention, de la remettre entre les mains de M. Smith et d'obtenir de celui-ci, aussitôt que possible, les garanties nécessaires quant à ce qu'il peut faire pour la Convention.
M. K. McKenzie déclare qu'il n'a pas vu l'ancienne Liste des droits et qu'il espère qu'un comité sera nommé pour en établir une nouvelle.
M. Cummings n'a jamais vu la Liste des droits non plus et pense qu'aucun de ses électeurs ne l'a vue. Il est donc favorable à l'établissement d'une nouvelle liste.
M. Riel – En préparant la première liste, je n'avais aucunement l'intention de l'accepter comme si c'est là une liste définitive; il s'agissait de donner une idée générale de ce que nous voulions.
Donald Gunn — J'ai vu la Liste des droits et j'étais là lorsqu'on en a discuté. J'étais présent à la réunion durant laquelle elle a été adoptée, mais mes électeurs ne m'ont pas donné le pouvoir de voter sur cette question. Ils m'ont délégué pour que j'observe les délibérations et que je leur fasse un rapport. Nous, les délégués anglais, pensions que nos droits nous seraient accordés, mais nous nous sommes malgré tout réunis avec nos amis français ici, sans toutefois, comme je l'ai dit, que M. Ross ou moi-même ne prenions une part active à la discussion, car nous estimions que nous n'avions à ce moment-là pas le droit de participer. En conclusion, M. Gunn recommande instamment la formation d'un comité afin de réexaminer la Liste des droits et d'en dresser une nouvelle pour M. Smith.
M. Ross ayant déclaré qu'il était souhaitable de ne pas revenir sur le passé, espère qu'étant donné qu'ils se rencontrent ici de façon indépendante, ils agiront de telle façon, sauf en ce qui concerne la Liste des droits adoptée lors de la dernière Convention (acclamations).
M. O'Donoghue retire son amendement.
M. Ross, afin d'accélérer les choses, recommande instamment que l'on se mette au travail avec énergie afin de dresser une Liste des droits, qu'un comité constitué de quatre ou six personnes de chacun des deux groupes soit nommé immédiatement en vue d'établir cette liste, de la présenter le lendemain et, lorsque les membres de la Convention l'auront approuvée, de la remettre à M. Smith en tant que liste définitive (acclamations).
D Bird retire sa proposition.
Le Président suggère que M. Smith examine la liste imprimée ce soir et, s'il trouve souhaitable de disposer d'une liste révisée, il pourra le dire demain matin, et peut-être les membres de la Convention pourraient-ils se laisser guider par ses souhaits en la matière.
M. Riel – Sauf votre respect, je ne pense pas que cette assemblée doive être guidée par M. Smith. Nous sommes guidés par le peuple et ferons connaître les souhaits de celui-ci par l'intermédiaire de M. Smith.
Le Président – Je veux dire que nous nous laisserons guider par toute opinion qu'exprimera M. Smith sur cette question.
À ce moment, M. Smith se retire.
M. Riel, appuyé par M. Ross, propose alors que l'on nomme un comité constitué de trois personnes de chacun des deux groupes et que celui-ci se réunisse demain à neuf heures au tribunal pour dresser une Liste des droits reflétant les souhaits des habitants, et que l'on accorde tout le temps nécessaire au comité pour bien présenter cette déclaration des droits.
M. Sutherland regrette que M. Smith n'ait pas dit jusqu'où il était prêt à aller, avant qu'ils aient à s'engager à établir une Déclaration des droits définitive.
Xavier Pagé dit que seules des personnes nées dans le pays devraient faire partie du comité.
Le comité suivant est alors formé :— Thomas Bunn, James Ross, D Bird, Louis Riel, Louis Schmidt et Charles Nolin.
La séance est levée à six heures cinquante, pour reprendre demain à une heure — l'intervalle entre les séances étant rallongé pour donner le temps de préparer la Liste des droits.

Source:

Manitoba. La Grande Convention Debates. Édité par Norma Jean Hall. 2010. Numérisé par la Province du Manitoba.

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